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CoronavirusLes fausses informations pullulent

Depuis le début de la crise du Covid-19, médias et particuliers abreuvent Internet d’informations. Nombre de fake news circulent concernant l’origine du coronavirus ou la façon de s’en protéger. Prenez garde et fiez-vous aux annonces officielles.

Réseaux sociaux, sites d’actualités, boîtes mails… nos fenêtres en ligne sont grandes ouvertes, et les contenus liés au coronavirus affluent. Et jour après jour, chaque information est susceptible d’évoluer. « L’une des difficultés à laquelle nous sommes confrontés, c’est de s’adapter et produire de manière très réactive, puisque les connaissances sur ce virus évoluent très rapidement », indique Sylvie Quelet, directrice de la prévention et de la promotion de la santé à Santé publique France (l’agence nationale de la santé publique, sous tutelle du ministère de la Santé) sur le site de ce dernier. Cette instabilité fait le lit des fausses informations (ou fake news) et des rumeurs.

Les fake news parasitent la bonne compréhension de la crise sanitaire actuelle. Notamment, un long texte, censé provenir d’un chercheur de Shenzhen transféré à Wuhan, circule. Il délivre des informations médicales et apprend à se protéger du Covid-19 : boire de l’eau chaude, s’exposer à la chaleur, tout type de masque peut arrêter le virus… Bien rédigé, apportant des solutions simples, il peut paraître crédible. Pourtant, ces renseignements sont faux. Les vidéos complotistes s’invitent, elles aussi, sur la Toile. Florilège.

Une vidéo s’en prend à l’institut Pasteur

Supprimée depuis, une vidéo publiée sur Facebook par un dénommé Cat Antonio, en pleine crise du coronavirus, s’attaquait à l’institut Pasteur. Elle est l’exemple parfait d’un message complotiste, prônant la vérité et des informations cachées, émanant d’une personne isolée, qui n’a pas de compétence scientifique. Ce contenu a fait des millions de vues en quelques jours. L’auteur, face caméra et documents surlignés de sa main à l’appui, indiquait que l’institut était « l’inventeur » du virus et qu’il l’avait breveté en 2004. L’établissement indique qu’il « va porter plainte » et qu’il est en train « de rassembler tous les éléments factuels pour la caractériser ». Face à la viralité de la vidéo, il a aussi publié un démenti sur son site. Il explique notamment : « Le brevet de 2004 décrit la découverte du virus puis l’invention d’une stratégie vaccinale contre ce virus, et NON l’invention du virus lui-même !!! » Il précise également que « le savoir-faire développé en 2003 contre SARS-CoV-1, et le candidat-vaccin breveté en 2004, sont actuellement appliqués par les scientifiques concernés pour un projet en cours de vaccin potentiel contre SARS-CoV-2 (responsable de Covid-19). »

Réponses aux fakes news liées au coronavirus

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) font la chasse à ces fausses informations, qui nuisent aux investigations scientifiques. Ces organismes contredisent nombre de rumeurs en circulation sur leurs sites Internet.

Le virus résiste à la chaleur

Sur ce chapitre, les informations sont pléthoriques : il faut boire de l’eau chaude pour tuer le virus entré dans notre gorge, prendre un bain chaud, s’exposer à une température de plus de 26 °C, se passer les mains sous un sèche-mains… Tout cela est faux. Quel que soit le climat ou la température extérieure, l’affection peut être contractée. Elle se loge dans le corps qui, lui, reste à 37 °C.

En ce qui concerne les aliments, une cuisson à 63 °C pendant 4 minutes permet de diviser par 10 000 le risque de contamination.

Le froid ne tue pas le virus

Comme la chaleur, le froid ne tue pas le virus. Manger de la neige ou prendre une douche glacée ne vous aidera en rien, si ce n’est à mettre votre santé en danger.

Le coronavirus ne peut pas être transmis par une piqûre de moustique

« À ce jour, aucune information ou preuve indique que le nouveau coronavirus puisse être transmis par les moustiques », souligne l’OMS. Et de préciser que les gouttelettes projetées lors d’une toux ou d’un éternuement d’une personne infectée sont la principale source de contagion.

Manger de l’ail ne prémunit pas contre le Covid-19

Si cet aliment est reconnu pour ses qualités antimicrobiennes, il ne protège du coronavirus. « Aucun aliment (ail, fenouil) ou produit d’hygiène (sprays, bain de bouche) ne permet de se prémunir du SARS-CoV-2 », précise l’Inserm. Contrairement au savon ou au gel hydroalcoolique.

Enduire son corps d’alcool ou de chlore ne tue pas le virus

En effet, le microbe qui a pénétré dans l’organisme ne sera pas tué de cette façon. Sans parler des dangers pour la peau et l’organisme que cela peut provoquer : ces deux substances sont dangereuses pour la santé.

Aucun vaccin n’existe contre le coronavirus à ce jour

Aucun vaccin ni traitement n’est actuellement en circulation. Chercheurs et laboratoires travaillent à l’élaboration d’un remède préventif ou de guérison. Ne vous fiez pas à des messages vous assurant que le vaccin existe, il s’agit d’une arnaque. « La mise au point d’un vaccin est encore à l’étude, raison pour laquelle rien n’est proposé aux populations saines pour se prémunir », confirme l’Inserm.

Nos conseils

Il convient de se méfier dès lors qu’une information n’émane pas d’une source officielle (Santé publique, gouvernement, OMS, Inserm…). Des contenus non vérifiés, et non vérifiables, ne doivent pas faire l’objet de partage sur les réseaux sociaux ou les outils de messagerie. Cela peut nuire au comportement idoine à adopter et mettre la santé de certaines personnes en danger. Recherchez la confirmation de ces informations sur des sources de confiance avant toute propagation.

Méfiez-vous des techniques simples pour éviter le coronavirus. Si elles étaient vraies, elles feraient partie de la liste officielle des gestes barrières. Or aujourd’hui, le lavage des mains et le respect d’une distance de sécurité de 1 mètre entre 2 personnes sont les principales recommandations.

Si vous n’arrivez pas à obtenir confirmation ou infirmation d’une information, appelez le 0800 130 000. Ce numéro vert a été spécialement mis en place par le gouvernement pour répondre aux questions non médicales (les personnes malades ou qui pensent l’être doivent appeler leur médecin ou le Samu).

Marie Bourdellès

Marie Bourdellès

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