Elsa Casalegno
Attention aux huiles essentielles d’arbre à thé, de niaouli et de cajeput
L’agence de sécurité sanitaire (Anses) recommande la prudence vis-à-vis des compléments alimentaires contenant de l’arbre à thé, du niaouli et du cajeput. Elle les déconseille pour les enfants, les femmes enceintes et allaitantes, et suggère de les interdire pour les bébés de moins de 30 mois ou épileptiques.
Respirées, ingérées ou appliquées sur la peau, les huiles essentielles ne sont pas toutes anodines, loin de là, comme a déjà alerté Que Choisir. C’est le cas des huiles extraites des feuilles de Melaleuca – arbre à thé (tea tree), niaouli et cajeput – présentes dans de nombreux compléments alimentaires.
L’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) s’est penchée sur ces substances, après avoir constaté des usages détournés en tant que traitements d’appoint pour soigner certaines infections (angines, sinusites, cystites...). Estimant que « leur consommation sans précaution peut présenter des risques », elle émet quelques recommandations :
- Huiles essentielles d’arbre à thé : fixer le nombre maximal de gouttes par jour en fonction des teneurs en terpinène-4-ol et en méthyleugénol, de la taille des gouttes et du poids du consommateur.
- Huiles essentielles de niaouli et cajeput riches en 1,8-cinéole : interdire leur consommation par voie orale aux enfants de moins de 30 mois et aux enfants ayant des antécédents d’épilepsie ou de convulsions fébriles.
- Pour les enfants, les femmes enceintes ou allaitantes : consommation déconseillée en l’absence de données suffisantes.
En effet, « l’absorption par voie orale de certains composés des huiles essentielles de Melaleuca présente des risques neurologiques (niaouli et cajeput), cancérogènes, génotoxiques et potentiellement reprotoxiques », explique l’Agence. Ces produits sont d’ailleurs « déconseillés voire interdits dans certains pays européens en raison de leurs potentiels effets neurotoxiques », bien que leur utilisation ne soit pas harmonisée au niveau européen – par exemple autorisés en Italie mais interdits en Belgique.
Des substances préoccupantes
L’Anses a identifié plusieurs substances préoccupantes dans les huiles essentielles d’arbre à thé, de niaouli et de cajeput.
Pour l’arbre à thé
- Le terpinène-4-ol : toxicité testiculaire chez le rat ;
- le méthyleugénol : génotoxique et cancérogène pour l’humain ;
- l’ascaridole : toxicité soupçonnée mais peu documentée.
Pour le niaouli et le cajeput
- Le 1,8-cinéole : risque de complications neurologiques chez l’enfant.