Yves Martin
Citroën DS5Premières impressions
Citroën complète sa gamme DS avec l’arrivée de son nouveau haut de gamme : la DS5. Si la voiture se démarque par sa ligne originale, notre prise en main a révélé un grand sérieux de fabrication.
Avec la DS5, Citroën affronte une concurrence allemande qui domine le marché des berlines haut de gamme depuis longtemps. Mais le constructeur aux chevrons s’est vraiment donné les moyens de ses ambitions et sa nouvelle création dispose d’arguments très convaincants. Déjà avec une ligne originale, ensuite avec une finition et une qualité de très haut niveau.
Qualité de vie à bord
En s’installant à bord, nous avons tout de suite pris conscience que nous étions bel et bien dans une voiture haut de gamme. Les matériaux de très bonne qualité s’avèrent fort bien assemblés. La planche de bord est aussi agréable à l’œil qu’au toucher et tout semble fait pour résister aux assauts du temps. Témoins de la qualité de fabrication, les inserts en aluminium sont, pour la plupart, véritablement en métal.
L’ambiance intérieure est très raffinée et l’architecture des boutons de commande façon cockpit d’avion allie originalité et fonctionnalité. Les habitués des véhicules du groupe PSA ne seront pas dépaysés et retrouveront un agencement connu ainsi que des commandes familières. Pour les autres, l’ergonomie ne pose pas de problème et les commandes sont assez intuitives.
Il est toutefois dommage que, sur ce niveau de gamme, le constructeur n’ait pas installé un écran multimédia tactile. En effet, les boutons de gestion de la radio et de la navigation, situés en arrière du levier de vitesses, ne tombent pas tout de suite sous la main.
Deux autres griefs à l’encontre du nouveau modèle de Citroën. Le premier tient au fait que la DS5 n’est pas équipée d’une fermeture automatique des portes : un comble pour une voiture de ce segment ! Le second concerne le coffre, qui ne possède ni serrure, ni poignée extérieure. Si c’est du meilleur effet visuel, ce n’est guère pratique à l’usage. Il faudra donc utiliser soit le bouton de la clé, soit celui situé sur la planche de bord. Et encore, à condition que le moteur soit éteint. Impossible en effet d’ouvrir le coffre lorsqu’il fonctionne !
Si l’accès à bord est très aisé à l’avant, il l’est un peu moins à l’arrière. L’ouverture limitée des portes arrière rend effectivement la montée moins évidente pour les personnes âgées et l’installation d’un enfant dans son siège peut s’avérer compliquée. L’accès est toutefois facilité par le système de clé mains libres, qui permet de s’installer et de démarrer via le bouton poussoir sans avoir à sortir cette clé de sa poche… geste qui sera malheureusement obligatoire pour verrouiller la voiture en fin de parcours. En effet, même lorsqu’on s’éloigne de la voiture, la fermeture des portes ne se déclenche pas automatiquement.
Au volant
Dès les premiers tours de roues, la DS5 montre là aussi qu’elle a bien sa place parmi les berlines haut de gamme : silence de fonctionnement, confort et tenue de route sont au rendez-vous.
Les premières manœuvres peuvent toutefois s’avérer perturbantes en raison de la forme particulière du volant, qui n’est plus totalement rond mais possède un plat sur sa partie inférieure. Si cette forme particulière participe à l’ambiance intérieure, lors des braquages importants, ce n’est pas très agréable.
La mauvaise visibilité vers l’arrière est également assez gênante et demandera une attention particulière lors des marches arrière. De même, le rayon de braquage assez important ne rend pas la DS5 très maniable. Attention dans les parkings étriqués : le nombre de manœuvres risque d’être élevé.
Sinon, dès que l’on prend la route, la DS5 se montre agréable à conduire, précise et confortable. Les sièges assurent un excellent maintien, même dans les virages les plus serrés.
Lors de nos trajets, la consommation s’est montrée raisonnable : l’ordinateur de bord de notre version diesel 2.0 HDI 160 ch n’a pas dépassé les 5,8 litres aux 100 km à la vitesse stabilisée de 90 km/h. En ville, l’appétit grandit mais reste raisonnable : il faudra compter, toujours selon l’ordinateur de bord, quelque 9 l/100 km en moyenne. En plus d’être sobre, le moteur sait se montrer discret une fois à température. Pas de reproche à faire à la boîte de vitesses automatique et les passages des rapports se font sans désagrément.
Sur autoroute, la voiture évolue dans un silence appréciable et les suspensions filtrent bien toutes les imperfections de la chaussée. Le revers de la médaille, lorsqu’on est si bien installé, est qu’il devient difficile de se rendre compte de la vitesse à laquelle on roule. Il faudra donc soit utiliser le régulateur de vitesse, soit être très attentif au cadran pour ne pas dépasser les limitations. Heureusement, l’affichage tête haute (qui peut être désactivé) permettra d’avoir constamment un œil sur la vitesse sans avoir à quitter les yeux de la route.
Question motorisations, on peut trouver dommage que la DS5 ne puisse pas recevoir de mécaniques plus nobles, comme un moteur V6. D’autant que le constructeur possède déjà ce type de motorisation à son catalogue. Au final, la DS5 est proposée avec cinq motorisations : deux essence (1.6 THP en version 155 ch et 200 ch) et deux diesels (1.6 e-HDi de 112 ch et le 2.0 HDi 163 ch). Une version Hybrid4 (associant le 2.0 HDi à un moteur électrique) est annoncée.
Sécurité
La DS5 reçoit tout l’équipement de sécurité que l’on trouve sur les modèles haut de gamme : ABS, ESP, antipatinage (que Citroën baptise « contrôle de traction intelligent »), aide au freinage d’urgence, frein de parking automatique, allumage automatique des feux et des essuie-glace, système d’alerte de franchissement involontaire de ligne continue (AFIL).
La DS5 adopte également un système d’éclairage de virage qui permet d’illuminer l’intérieur du virage dès que la vitesse dépasse les 40 km/h. Un plus indéniable lorsqu’on roule sur des routes mal éclairées. Autant de systèmes qui favorisent la sécurité à bord. Merci aussi à la caméra de recul qui, vu le manque de visibilité vers l’arrière, se montre indispensable pour éviter les petits désagréments lors des manœuvres.
Enfin, Citroën innove par son dispositif d’appel d’urgence eTouch. Si on connaissait déjà le principe de l’appel d’urgence et de l’assistance par téléphone, Citroën va plus loin en proposant deux autres services associés : un carnet d’entretien virtuel ainsi qu’un service d’éco-conduite qui permettent d’être averti des échéances d’entretien et de suivre sa consommation de carburant via Internet.
Comme les autres modèles de la famille DS, la DS5 joue la carte de l’originalité. Situé entre le break et la routière, le nouveau haut de gamme de Citroën ne laisse pas indifférent en matière de style. À l’usage, la DS5 remplit également son contrat avec une finition très chic et un comportement des plus sereins. Elle n’a pas à rougir de la concurrence allemande des Audi A4, BMW Série 3 et autres Mercedes Classe C, auxquelles elle offre une bonne alternative. C’est d’autant plus vrai qu’elle s’affiche le plus souvent à de meilleurs prix : les tarifs commencent à 29 300 €.
La Citroën DS5 en résumé
Commercialisée depuis fin 2011, la DS5, haut de gamme de la série DS de Citroën, a été vendue à 35 000 exemplaires (à fin janvier 2013), dont 20 % de modèles Hybrid4. En comparaison des tarifs de vente d’une Citroën C5, le prix moyen d’achat d’une DS5 est plus élevé de 5 000 €. Signe que les acheteurs optent souvent pour des modèles bien équipés.
La Citroën DS5 testée par Que Choisir
Les +
Originalité de la ligne et de l’intérieur
Qualité de fabrication
Équipement complet
Confort général
Insonorisation
Les –
Visibilité vers l’arrière
Ouverture du coffre
Accès aux places arrière
Pas de fermeture automatique des portes