par Yves Martin
Citroën C3Des vols de banquettes arrière qui interpellent

De nombreux propriétaires de Citroën C3 sont victimes du vol de la banquette arrière de leur véhicule. Un phénomène atypique qui prend de l’ampleur mais que ni la préfecture de police de Paris, ni le constructeur, ni les assureurs ne sont en mesure d’expliquer.
En résumé
- Un nombre inhabituellement élevé de propriétaires de Citroën C3 sont victimes du vol de la banquette arrière de leur véhicule.
- Les hypothèses les plus probables sont formulées par un réparateur : un besoin de banquettes pour remettre en configuration 5 places des voitures de société avant leur revente, et des difficultés d'approvisionnement en pièces neuves chez Citroën entraînant un marché parallèle.
Quand Gérard, habitant de Neuilly-Plaisance (93), se rend fin mars au commissariat pour porter plainte pour le vol de la banquette arrière de sa Citroën C3, il est surpris de ne pas être le seul dans cette situation. « Nous avons plusieurs dizaines de cas comme vous », lui précise-t-on au moment d’enregistrer le formulaire. Même son de cloche du côté de son assurance, qui lui confie avoir de nombreux dossiers similaires en instance. L’employé d’une grande banque proposant des assurances automobiles nous déclarait avoir plusieurs dizaines de dossiers traitant de vol de banquette arrière de Citroën C3. Et sur Facebook, des groupes entiers partagent également ces mêmes mésaventures.
Contactée, l’association SRA (Sécurité et réparation automobiles), qui regroupe les assureurs automobiles, reconnaît « des remontées du terrain indiquant un développement de vols de certaines pièces de véhicules », sans pouvoir donner plus de précisions. Un constat corroboré par le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) qui nous apprend qu’en 2024, les vols dans les véhicules ont augmenté très légèrement (+1 %) et que ceux d’accessoires sur véhicules ont progressé, eux, de 4 %.
Le site Actu.fr relatait fin janvier que les policiers du commissariat de Villeparisis (77) avaient interpellé trois individus qui volaient des banquettes et enrouleurs de ceinture sur des Citroën C3. Plus tard, les gendarmes de la Section de recherches de Versailles (78) avaient arrêté un résident de Sarcelles (95) qui avait à son actif, entre autres, 14 vols de banquettes du même modèle.

Pour autant, ni la préfecture de police de Paris, ni le constructeur ne sont à même de fournir des explications à cet engouement. La plus plausible viendra d’un réparateur qui avance qu’il existe des stocks de voitures de société commercialisées avec seulement 2 places à l’avant qui doivent être remises en configuration 5 places grâce à l’ajout de la banquette arrière avant leur revente à des particuliers. Et d’invoquer que dans d’autres pays européens la démarche est plus simple, ce qui attire les convoitises et pourrait alimenter un trafic provenant de France.
L’autre hypothèse serait que, faute de pièces disponibles rapidement, certains n’hésiteraient pas à se fournir ailleurs que chez Citroën. Car après le vol, les victimes doivent ensuite faire face à une longue attente. Le garagiste de Gérard lui annonce un délai de 6 à 8 mois pour remettre sa voiture en conformité. Patricia est dans le même cas et se plaint, depuis le vol de la banquette arrière de sa C3 en octobre 2024, « qu’il est impossible d’obtenir la banquette auprès de Citroën ». Et aucun délai ne lui est même annoncé. Reste enfin le coût de la transformation : jusqu’à 6 000 € avec des pièces neuves, contre 1 500 € avec une banquette d’occasion.
Des Renault aux caméras de recul très convoitées
Clio 5, Captur, Megane… autant de Renault dont la caméra de recul est très prisée des voleurs. Il faut dire que cette dernière, intégrée à l’intérieur du logo en forme de losange, est simplement collée sur le coffre arrière. Dès lors, une simple lame et un minimum d’huile de coude suffisent pour s’en emparer en moins de 2 minutes. Si elle est proposée à 195 € dans la boutique en ligne Accessoires Renault, on en trouve facilement aux alentours de seulement 50 € sur les sites de revente entre particuliers.
Contacté, le constructeur déclare ne pas être au courant du problème, alors même que des garages Renault sont sujets à ce vol récurrent, comme nous le confirme un chef d’atelier des Hauts-de-Seine dont le Captur de courtoisie est régulièrement démuni de sa caméra. La marque au losange ne prévoit pour autant aucune modification de la méthode de fixation de la caméra pour enrayer le fléau.

Yves Martin