Yves Martin
Citroën C3 (2024)Premières impressions
Pour la nouvelle version de sa citadine C3, Citroën réussit le pari de proposer une voiture très confortable et agréable à conduire. En revanche, avec un prix d’appel à moins de 15 000 €, ce n’est pas la panacée côté finitions.
Pour cette nouvelle génération de C3, Citroën a revu totalement sa copie. Enfin presque, puisque la plateforme utilisée est déjà bien connue dans le groupe (mais ce n’est pas la plus récente, utilisée sur les Peugeot 208 ou Opel Corsa) et provient de modèles indiens et brésiliens. Cela illustre bien la philosophie de la voiture : un modèle low cost comme l’a été en son temps la Dacia Sandero. En revanche, côté équipements, c’est le carton plein et la C3 est l’une des mieux équipées sur le marché des citadines.
Qualité de vie à bord
Si l’extérieur de la nouvelle Citroën C3 est original, l’intérieur n’a rien à lui envier. L’habitacle est résolument moderne et très épuré. La planche de bord, très fine, libère beaucoup d'espace à l'avant, ce qui donne une belle sensation d'espace. Revers de la médaille : un design complexe dont le bandeau intermédiaire ne sert pas à grand-chose. Pire, le passager a tendance à vouloir y poser ses affaires, son smartphone par exemple. Mauvaise idée ! Tout vole au premier virage. Sans compter que cette découpe entame le volume de la boîte à gants. La finesse de la planche de bord a également empêché l’intégration de l'écran central tactile de 10,25" ‒ à noter que la version de base You n’en dispose pas mais reçoit à la place un support pour smartphone ‒ et l’écran se retrouve donc simplement apposé devant, ce qui n’est pas vraiment qualitatif. Pas plus que les matériaux, durs et qui sonnent creux, ou le bruit très peu valorisant émis à la fermeture des portes.
La citadine se rattrape avec son ergonomie assez simple. La voiture est très facile à prendre en main avec des commandes réduites au strict minimum, notamment sur le volant où seules deux touches prennent place. Quant à l’écran central, tout se passe de façon fluide.
Le système de navigation est très facile à programmer. Un bémol pour la prononciation parfois peu claire, mais peut-être est-ce dû au fait que nous avons conduit une version de présérie. Car la voiture ne sera livrée aux premiers clients qu’à l’automne, et les modèles pris en main ne disposaient pas de toutes leurs fonctionnalités. Ainsi, exit le régulateur de vitesse, le système d’infodivertissement n’était pas entièrement opérationnel, le stop & start inopérant, les alertes de sécurité (obligatoires à partir de juillet 2024) non fonctionnelles. Il faudra donc attendre nos tests en labo et sur circuit pour avoir plus de précisions sur le fonctionnement de tous ces systèmes.
Côté confort, la nouvelle C3 met la barre assez haut. Grâce à ses dimensions généreuses, l’espace habitable est important, à l’avant comme à l’arrière. À l’avant, les sièges spécifiques Advanced Comfort offrent un très bon niveau de confort. Un tout petit regret au niveau du maintien latéral qui aurait mérité d’être plus ferme. À l’arrière, les occupants seront bien lotis et même les plus grands pourront prendre leurs aises. Seule la place du milieu est restreinte et devra être destinée à un usage occasionnel. Concernant le volume de coffre, la nouvelle C3 est dans la moyenne avec ses 310 litres (pour toutes les motorisations). C’est plus qu’une Toyota Yaris (284 litres) mais bien moins que la référence du segment, la Renault Clio qui propose 391 litres.
Au volant
Pour son début de carrière, la nouvelle Citroën C3 sera proposée avec deux motorisations : une version thermique et une électrique. Plus tard, ce seront un bloc à hybridation légère sous 48 V et un hybride rechargeable qui feront leur apparition. Nous avons eu l’occasion de prendre en main les deux modèles existants. À commencer par le thermique, un bloc PureTech 1.2 de 100 ch. Les plus attentifs se demanderont pourquoi Citroën continue d’utiliser un moteur qui a défrayé la chronique pour ses soucis de fiabilité. La mécanique a en fait été revue avec l’adoption d’une chaîne de distribution en remplacement de la courroie incriminée dans ce dossier. Elle s’est avérée très agréable à conduire, sans vibration ni bruit désagréable, même à haut régime. Et cela en offrant une consommation contenue : l’ordinateur de bord indiquait une moyenne de 5,2 l/100 km sur un parcours de plus de 150 km réalisé tranquillement et composé de routes de campagne et de traversées de villages. À noter que ce moteur est couplé à une boîte de vitesses mécanique à 6 rapports qui dispose d’une commande précise très facile à utiliser.
Nous avons ensuite pris le volant de la version électrique. Il s’agit d’un moteur de 113 ch (83 kW) alimenté par une batterie de 42 kWh (puissance nette) utilisant la technologie LFP (lithium fer phosphate) moins coûteuse. Dommage qu’on ne retrouve pas l’ensemble monté sur les autres modèles électriques du groupe qui s’avère plus performant (moteur de 136 ch et batterie de 46 kWh de puissance nette). La faute à l’utilisation d’une plateforme vieillissante incapable de recevoir cette mécanique. Malgré les économies du constructeur, les performances sont plutôt au rendez-vous et sur un trajet de presque 155 km sur des routes de campagne relativement planes et sans contraintes particulières, notre consommation moyenne s’est établie à 13,4 kWh/100 km. De quoi, sur le papier, titiller la promesse d’une autonomie de 326 km en cycle combiné. Mais sachant que nous n’avons quasiment jamais dépassé les 100 km/h, mieux vaut compter parcourir 250 km dans des conditions plus réalistes de roulage.
En ce qui concerne la recharge, la C3 joue encore la carte du minimalisme en ne recevant de série qu’un chargeur de 7,4 kW (courant alternatif). Pour passer à celui de 11 kW, il faudra débourser 400 €. Bonne nouvelle, en courant continu (charge rapide) la batterie accepte une puissance de 100 kW, ce qui est plutôt pas mal dans le segment. Dans ces conditions, il faudra 26 minutes pour passer de 20 à 80 % de charge. Une particularité est à signaler sur cette ë-C3 : le système de récupération d’énergie au freinage (qui ne permet pas l’arrêt complet) est automatiquement réglé sur la position la plus forte, offrant alors un fort ralentissement au lever de pied. Pour limiter cet effet, il faudra appuyer sur le bouton C placé sur la console centrale.
Sur route, avec les deux moteurs, nous avons apprécié le silence de roulage et la quasi-absence de bruit d'air. Seul un léger ronronnement, certainement dû aux pneus, sur une chaussée un peu rugueuse se manifeste. Nous avons regretté des suspensions un peu sèches sur les petits défauts de la route. Cet inconvénient ne se retrouve toutefois que sur le modèle électrique. Avec la motorisation essence, ces dénivelés sont plutôt bien maîtrisés et n’ont aucune conséquence sur le confort des occupants. En revanche, sur route, les suspensions deviennent plus souples et offrent un très bon confort et ce quel que soit le moteur installé sous le capot. Cela rend la citadine plus polyvalente en lui permettant d'aborder sans souci des longs trajets. L'autre bon point est qu'elles restent suffisamment fermes pour empêcher toute prise de roulis qui pourrait engendrer inconfort ou même insécurité.
En ville, grâce à la position de conduite assez haute (la C3 mesure 10 cm de plus que la précédente version et se situe, selon le constructeur, au-dessus de la moyenne du segment) le conducteur dispose d'une excellente visibilité de son environnement. Que ce soit vers l'avant ou l'arrière, il n'aura pas de souci pour se familiariser avec le gabarit de la nouvelle C3 et pourra manœuvrer en toute sérénité. Mais, même si elle mesure moins de 4 m de long, la citadine aurait gagné en maniabilité avec un meilleur rayon de braquage inférieur (10,6 m entre trottoirs).
Sécurité
Selon la version, la nouvelle Citroën C3 adopte de nombreux systèmes de sécurité comme la reconnaissance des panneaux de vitesse, l’alerte active de franchissement involontaire de voie, le freinage d'urgence (fonctionnant de 5 à 135 km/h) ou encore la commutation automatique des feux de route et des essuie-glaces.
La Citroën C3 en résumé
Dotée d’un look se rapprochant de celui d’un SUV, la nouvelle C3 est tout à fait originale. Très habitable, offrant un grand confort et un silence de roulage appréciables, la citadine peut sans complexe parcourir de longues distances sans pénaliser les occupants. Reste que sa finition est un peu en dessous de certaines concurrentes qui utilisent des matériaux plus qualitatifs.
Côté tarifs, elle met tout le monde d’accord et s’avère, à motorisation équivalente, la moins chère du marché avec un prix qui débute à 14 990 € (moteur 1.2 100 ch). En comparaison, une Dacia Sandero TCe 90 est proposée à partir de 16 000 €. La version électrique de la C3 est également très bien placée avec un premier prix à 23 300 €. Et comme la voiture est fabriquée à Trnava en Slovaquie, elle peut prétendre au bonus écologique (4 000 €), ce qui passe la facture à 19 300 €. C’est un peu plus qu’une Dacia Spring, plus petite et moins confortable, affichée à partir de 18 900 € et non éligible au bonus écologique car fabriquée en Chine.
Les +
- Confort
- Habitabilité
- Silence de fonctionnement
- Facilité de prise en main
- Consommation
Les -
- Matériaux intérieurs durs
- Place centrale arrière
- Suspensions fermes (modèle électrique)
- Petit chargeur embarqué