Anne-Sophie Stamane
Cigarette électroniqueOui, mais...
Laisser le champ libre aux fumeurs qui utilisent la cigarette électronique comme aide au sevrage, mais protéger la santé des non-fumeurs : c’est le credo du rapport sur la cigarette électronique rendu hier au ministère de la Santé. Il préconise son interdiction dans les espaces publics.
« Selon les données scientifiques disponibles en mai 2013, les effets irritants et/ou toxiques des composants de l’e-cigarette sont bien moindres que ceux liés à la fumée du tabac. » Partant de ce constat, le rapport remis hier au ministère de la Santé par l’Office national de prévention du tabagisme (OFT) déconseille l’interdiction la cigarette électronique. Il préconise même que la règlementation à venir, notamment au niveau européen, n’entrave pas son expansion chez les fumeurs : réserver sa commercialisation aux pharmacies ne serait donc pas une bonne idée, et imposer des normes telles que tous les produits actuellement disponibles seraient soumis aux mêmes règles que les médicaments n’irait pas dans le bon sens.
Pour autant, si le rapport recommande de laisser le champ libre aux fumeurs s’aidant de la cigarette électronique pour cesser le tabac, il souhaite également préserver la santé des non-fumeurs, l’objectif étant que la cigarette électronique ne devienne pas un produit d’initiation. C’est pourquoi il préconise l’interdiction de la vente aux mineurs, ainsi que l’interdiction de vapoter dans les lieux publics : la cigarette électronique n’aurait donc plus droit de cité dans les cafés, les transports ou dans les bureaux d’une entreprise.
Enfin, tenant compte des incertitudes qui entourent encore l’usage à long terme de la cigarette électronique, les experts à l’origine du rapport verraient d’un bon œil que des études sérieuses et indépendantes des fabricants soient menées, aussi bien sur l’efficacité dans le sevrage tabagique que sur l’innocuité des composants.