Anne-Sophie Stamane
Comparable au patch
Des chercheurs néo-zélandais viennent de montrer que, par rapport aux patchs à la nicotine, la cigarette électronique est un peu plus efficace pour arrêter de fumer. Elle est aussi plus performante pour réduire la consommation de tabac.
La cigarette électronique, avec ou sans nicotine, fait partie de la panoplie des options à considérer quand on veut arrêter de fumer. Telle pourrait être la conclusion de l’étude tout juste parue dans la revue médicale The Lancet. La recherche, conduite auprès de 657 personnes par des scientifiques néo-zélandais, montre que, comparée aux patchs à la nicotine, la e-cigarette a une efficacité légèrement meilleure dans le sevrage tabagique. À six mois, l’abstinence totale est de 7,3 %, contre 5,7 % avec les patchs. L’écart est toutefois statistiquement insuffisant pour conclure à la supériorité de la cigarette électronique.
Si l’arrêt définitif reste modeste à six mois, et, de l’aveu même des chercheurs, en-dessous de ce qui était attendu, il est intéressant de noter que 57 % des personnes qui ont utilisé une cigarette électronique à la nicotine lors de cette étude ont diminué de moitié le nombre de cigarettes fumées chaque jour, contre 41 % seulement de celles ayant eu des patchs.
Autre élément intéressant : un mois après l’arrêt, près de 78 % des personnes du groupe « cigarette électronique avec nicotine » et 82 % du groupe « cigarette électronique sans nicotine » continuaient à s’en servir, alors que seulement 46 % des personnes du groupe « patchs » persévéraient. La cigarette électronique a donc un pouvoir d’attraction plus fort : est-ce là l’effet de la nouveauté ? Ou le côté ludique de la cigarette électronique ? L’étude ne le dit pas.
Ces résultats apportent en tout cas un nouvel éclairage, favorable cette fois, dans le débat sur la cigarette électronique, qui ne manque pas de rebondissements. Prochaine étape : la discussion au Parlement européen, le 8 octobre 2013. Les eurodéputés doivent décider si la cigarette électronique va devenir ou non un médicament, comme le prévoit le projet de directive.