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Chocolats de PâquesTrès chers lapins

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NB

par Elsa Casalegno, Noé Bauduin

Les tarifs des chocolats de Pâques sont en forte hausse, alors même que l’inflation sur les produits alimentaires est quasi nulle depuis plusieurs mois. C’était attendu : les fabricants répercutent une flambée des cours du cacao, liée à de mauvaises récoltes.

En résumé

  • Les chocolats de Pâques ont augmenté de 14 % en moyenne en 1 an.
  • Les marques de distributeurs (MDD) ont augmenté de 23 %, tout en restant moins chères que les marques nationales.
  • Certains chocolats de Pâques de grandes marques (Nestlé, Milka, Lindt) augmentent aussi fortement.

À Pâques, n’oubliez aucun œuf dans le jardin. Vu le prix atteint par les lapins, poules et œufs en chocolat, ce serait dommage… La hausse des étiquettes est de 14 % sur 1 an, d’après les relevés réalisés sur 78 produits par Que Choisir, le 31 mars 2025. C’est d’autant plus frappant que l’inflation alimentaire est proche de zéro sur cette même période.

Principale explication : l’envolée du prix du cacao depuis 2 ans, qui a été multiplié par 5 entre 2023 et mi-2024 (lire l’encadré). Cela ne concernait jusqu’à présent qu’une petite partie du commerce mondial, la plupart des fabricants de chocolat sécurisant leurs approvisionnements de cacao via des contrats de long terme. Les marques ont également préféré réduire leurs marges que de trop augmenter les tarifs des confiseries pour éviter une désaffection des consommateurs. Ce qui peut expliquer que les prix en rayon, eux, aient peu grimpé jusqu’à présent. Mais c’était sans compter la fête de Pâques qui approche…

Les marques de distributeur en hausse de 23 %

Et ce sont les marques de distributeurs (MDD) qui accusent les plus fortes hausses : 23 % en 1 an, contre 11 % pour les marques nationales. De nombreuses MDD bon marché ont vu leur prix exploser en 1 an. Ainsi le prix du lapin au chocolat au lait de 200 g chez E.Leclerc est passé de 2,97 € à 3,99 €. Il reste malgré tout bien moins cher que le lapin Lindt Or qui, dans le même format, coûte 6,35 € en moyenne. Les figurines en chocolat d’Intermarché et Système U ont, quant à elles, vu leur prix moyen augmenter de 80 centimes entre 2024 et 2025.

Cet écart s’explique par une plus grande part de la matière première dans le prix final des produits MDD, qui sont donc plus impactés par la hausse du cacao. Pour autant, elles restent moins chères que les grandes marques. Mais il n’y en aura pas pour tous les enfants : les MDD ne représentent qu’une petite partie du marché de la confiserie, dominé à 80 % par les marques nationales.

Certaines marques nationales aussi

Or, ces dernières augmentent aussi, et de façon parfois conséquente ‒ si leur hausse en pourcentage (+11 %) est moins importante, elle peut être plus élevée en valeur absolue. Ainsi, plusieurs références spéciales Pâques de Milka (une marque du géant Mondelez) bondissent de plus de 20 % : son lapin au chocolat (95 g) coûte 3,16 € en moyenne, contre 2,54 € l’an dernier. Chez Nestlé, la boîte spéciale « chasse aux œufs » de Smarties affiche 85 centimes de hausse (soit +18 %), pour atteindre 5,48 €. Quant au célèbre lapin au chocolat au lait de 100 g Lindt, il coûte 4,38 € en moyenne (+0,56 €, soit +14 %).

Pâques reste, pour les Français, l’une des grandes occasions de déguster du chocolat, « avec un budget moyen de 24 € par foyer », souligne le Syndicat du chocolat. Mais avec de telles hausses, les consommateurs vont-ils continuer à fondre sur ces gourmandises, ou bien réduire leurs achats ? Seule consolation, s’ils en mangent moins, ce sera autant de gagné pour leur santé : ces confiseries sont en effet de piètre qualité nutritionnelle, et ultratransformées.

Une flambée record du cacao

La hausse du prix du cacao s’explique initialement par une très mauvaise récolte en Afrique de l’Ouest, due à une météo difficile en 2023 (fortes pluies puis sécheresse) et à des maladies du cacaoyer auxquelles les plantations, vieillissantes et fragiles du fait d’une conduite en monoculture intensive, résistent mal. Des fonds spéculatifs ont amplifié le phénomène.

À la Bourse de Londres, la cotation du cacao a été multipliée par plus de cinq entre début 2023 et fin 2024. Depuis, les prix sont un peu redescendus, mais restent néanmoins à des niveaux inhabituels, à plus du double d’avant cet épisode.

« Le marché du cours du cacao subit une flambée historique des cours, résultat d’une combinaison de plusieurs facteurs (économiques, environnementaux, sociaux), notamment une demande relativement stable et forte des produits chocolatés au niveau mondial, ainsi qu’une offre réduite de cacao due aux conséquences du changement climatique et son impact sur les produits agricoles dans les principaux pays producteurs (Côte d’Ivoire et Ghana), explique le Syndicat du chocolat, qui représente les fabricants du secteur. Cette convergence a entraîné une très forte hausse des cours du cacao : +365 % de janvier 2023 à janvier 2025. En parallèle, la filière a subi une augmentation de différents coûts de production, comme l’énergie. » En clair, les prix ne sont pas prêts de redescendre.

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