Fabienne Maleysson
Reebok épinglé aux États-Unis
Les chaussures EasyTone de Reebok, supposées permettre de muscler jambes et fessiers sans effort, n’apportent pas de preuves suffisantes, selon l’organisme américain de protection des consommateurs.
Car la Federal Trade Commission (FTC), l’organisme public chargé aux États-Unis de la protection des consommateurs, vient de frapper un grand coup contre Reebok. La firme est accusée de vanter les mérites de ses chaussures sans apporter de preuves suffisantes. C’est précisément ce que « Que Choisir » reproche aux chaussures tonifiantes en général.
Reebok a préféré transiger plutôt que d’aller au procès. La firme devra verser 25 millions de dollars, qui sont à la disposition des consommateurs américains. Ils peuvent remplir un formulaire sur le site de la FTC afin de se faire rembourser. L’organisme délivre à cette occasion quelques conseils de bon sens à destination des consommateurs. « La vérité est qu’il n’existe pas de méthode qui procure un corps mince et en forme sans effort. Ce qui compte vraiment, c’est l’exercice, pas la manière dont vous êtes équipé. »
Non contentes de ne pas tenir leurs promesses, certaines chaussures tonifiantes pourraient en outre s’avérer dangereuses. Leur semelle, conçue pour créer un déséquilibre chez le marcheur, ne convient pas à tout le monde. La Commission de sécurité des consommateurs américaine a été saisie de dizaines de plaintes. Dans le « New York Times », un avocat qui a mené plusieurs procès contre Skechers, un concurrent de Reebok, affirme « recevoir des appels et des courriels chaque jour. De nombreuses personnes se sont cassé la cheville en portant ces chaussures ».
La procédure devant la FTC est un coup dur pour un marché qui, après avoir été florissant de 2009 à début 2011, est aujourd’hui en net déclin aux États-Unis. Preuve sans doute que les consommateurs n’y trouvent pas leur compte.
En tout cas, il est frappant de constater qu’au pays du libéralisme roi, les entreprises sont tout de même vertement recadrées quand elles viennent à déraper. Dommage qu’un tel volontarisme soit si peu répandu sous nos climats.