Boris Cassel
ChauffageFin anticipée des aides à l’achat d’un thermostat connecté
À l’origine de nombreuses arnaques, l’aide financière à l’installation d’un thermostat connecté a été supprimée fin novembre. Coûtant plusieurs centaines d’euros, ces thermostats permettent de définir des températures différentes dans chacune des pièces du logement, même à distance. Contrairement à ce que bon nombre de vendeurs avancent, les thermostats connectés ne seront pas obligatoires en 2025.
Installer un thermostat connecté chez soi, c’est s’équiper d’un matériel onéreux permettant de gérer son chauffage à distance. Jusqu’à récemment, si vous vous équipiez d’un thermostat complet vous permettant, en plus, de fixer des températures différentes dans chaque pièce, vous pouviez profiter d’une subvention publique. Depuis le 1er décembre 2023, le « Coup de pouce pilotage connecté du chauffage pièce par pièce » ouvrait l’accès à une généreuse aide dont le montant était calculé en fonction de la taille du logement, allant de 260 € pour un appartement de 35 m2 à 624 € pour un 130 m2. Ce dispositif devait être maintenu au moins jusqu’au 31 décembre 2024. Mais il a finalement été supprimé le 22 novembre dernier.
Pourquoi l’ex-gouvernement Barnier a-t-il mis fin de manière anticipée à cette mesure ? Officiellement, il ne s’agissait pas de faire des économies mais de couper court à une vague d’arnaques autour de ce dispositif. En effet, calculé en fonction de la taille du logement, ce coup de pouce était octroyé sans condition de ressources et sans lien avec le prix réel de l’équipement. Surtout, l’aide pouvait être directement encaissée par l’entreprise installatrice. De nombreuses sociétés se sont donc spécialisées dans l’installation de thermostats connectés gratuits pour les particuliers, mais payants pour l’État. Les fraudes étaient courantes : nombre de personnes se sont retrouvées avec des thermostats installés à la va-vite et totalement inopérants. La disparition du coup de pouce siffle donc la fin de ce type d’arnaque, notamment pour les logements disposant d’un chauffage central alimenté par un combustible (gaz, fioul, etc.).
En revanche, elle ne mettra pas fin au démarchage commercial lié à l’installation de thermostats connectés gratuits auprès des foyers équipés de radiateurs électriques. Des sociétés en offrent toujours à ces ménages qui, en échange, concèdent à ce que leurs radiateurs puissent être abaissés, à distance, sans action de leur part, lors des pics de consommation sur le réseau électrique. C’est ce que les spécialistes appellent « l’effacement ». Les entreprises proposant des thermostats gratuits sont rémunérées pour cette capacité à baisser ponctuellement le chauffage de leurs clients et donc à adapter la demande d’électricité en temps réel sur le réseau.
Thermostat simple ou connecté obligatoire seulement à partir de 2027
Rappelons-le, contrairement à ce que laissent entendre de nombreuses publications sur Internet et sur les réseaux sociaux, l’installation d’un thermostat connecté n’a rien d’une obligation légale et, encore moins, à partir de 2025. Publié au Journal officiel le 8 juin 2023, le décret 2024-444 indique simplement qu’à partir du 1er janvier 2027, tous les logements (existants et neufs) devront être équipés d’un système de régulation automatique de la température de chauffage par pièce « ou, si cela est justifié, par zone de chauffage ». En clair, ce qui sera obligatoire d’ici à un peu plus de deux ans, c’est l’installation d’un thermostat offrant la possibilité de définir des zones de température dans la maison ou l’appartement. Mais cet équipement ne doit pas nécessairement être connecté, c’est-à-dire pilotable depuis une application pour smartphone ou un site Internet. Pour mémoire, s’ils n’apportent pas exactement le même niveau de service, les thermostats simples coûtent généralement bien moins cher... Précisons aussi que, dans le cas d’une location, l’installation de ce dispositif est à la charge du propriétaire.