Champagne et chocolatQuelles tendances pour les prix à l’approche des fêtes ?
Les prix en grandes surfaces n’évoluent pas en décembre, restant sur des niveaux globalement stables depuis 18 mois. Les évolutions, quand il y en a, restent modérées quels que soient les rayons. Focus sur deux incontournables des fêtes de fin d’année : le champagne et le chocolat.
Le champagne pétille moins
Le champagne de marque nationale est commercialisé en grande surface à 38 € la bouteille de 75 cl en moyenne, soit 1 € de plus qu’il y a 1 an. La hausse est modeste, mais elle fait suite à deux années d’inflation record. Ainsi, les prix de 2024 sont supérieurs de 7 € à ceux de 2021, ce qui équivaut à une hausse de plus de 22 % !
Concernant les marques de distributeurs (MDD), le prix moyen de la bouteille de champagne atteint 24 €, le même prix qu’en décembre 2023, mais 6 € de plus qu’il y a 3 ans (soit +33 %).
Pourtant, les ventes sont poussives depuis quelques années. Les grandes maisons rencontrent davantage de difficultés à écouler leurs bouteilles, y compris à l’export, dans un contexte politique et économique tendu. On aurait donc pu s’attendre à une modération, voire à un recul des tarifs pour écouler les stocks. Mais la filière a joué sur l’offre, en réduisant le volume global commercialisable sous l’appellation « champagne ». Les inquiétudes sur la ressource en raisin, liées à l’impact négatif du réchauffement climatique sur le rendement des vignes (soit par excès de chaleur, soit, comme cette année, par excès de pluies), ont également pesé. Les distributeurs pourraient réduire leurs marges, conséquentes sur ce produit, mais y ont-ils intérêt, alors que le champagne est un incontournable des fêtes de fin d’année, à l’instar du saumon, du foie gras et de la bûche ?
Nouvelle hausse des prix des chocolats
Les chocolats affichent des prix en hausse pour la troisième année consécutive. Les boîtes de 500 g de marques nationales s’affichent en moyenne à 15 €. Quant à celles sous MDD, le prix est inférieur, avec une moyenne à 12 € les 500 g. Les prix progressent de 33 % par rapport à décembre 2021. L’envolée des prix du chocolat que semblait nous promettre la flambée du cours mondial du cacao n’est pas encore à l’ordre du jour.
Néanmoins, cette hausse semble difficilement évitable à moyen terme. La filière est confrontée à un effondrement de la production, du fait du changement climatique, avec des pluies intenses qui engorgent les sols et amènent un cortège de maladies telles que des attaques de champignons. De plus, les plantations sont vieilles, et les arbres arrivent en fin de vie productive, ce qui va nécessiter des investissements colossaux dans la plantation de jeunes arbres, non productifs immédiatement. Le futur règlement européen de lutte contre la déforestation contraint également les opérateurs à investir dans des outils de traçabilité. Enfin, c’est sans compter sur la spéculation : si le cours a bel et bien flambé à Londres et sur les autres places boursières, les prix payés aux petits producteurs n’ont pas bénéficié de la même envolée.
Elsa Casalegno