Anne-Sophie Stamane
Centres de bronzageHaro sur les UV
La littérature médicale internationale est unanime : l’exposition aux UV est mauvaise pour la santé. Consultée dans le cadre de la rédaction d’un nouveau décret sur le sujet, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) s’est prononcée en faveur de la disparition pure et simple des centres de bronzage artificiel.
Beaucoup de centres de bronzage ne respectent pas les obligations de contrôle et de surveillance de leurs bancs solaires et acceptent les mineurs, ce qui est pourtant interdit. Prenant acte de ces manquements récurrents que l’UFC-Que Choisir a déjà dénoncés, le ministère de la Santé prépare un décret qui, pour l’essentiel, rappelle la règlementation et instaure des avertissements aux consommateurs. Consultée à cette occasion, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), n’y va pas par quatre chemins : elle préconise tout simplement « la cessation, à terme, de tout usage commercial du bronzage par UV artificiels et de la vente d’appareils délivrant des UV artificiels à visée esthétique. »
À l’appui de cette position radicale, les dernières données scientifiques. Depuis 2009 et le classement des UV artificiels comme cancérogènes certains par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), les études n’ont fait que confirmer le risque : clairement, les personnes qui font des UV au moins une fois avant l’âge de 35 ans augmentent significativement, de 75 à 87 %, le risque, certes faible à la base, d’avoir un mélanome, la forme la plus agressive de cancer de la peau. Or les possibilités de traitement de ce cancer ne progressent pas : même s’il est rare, il est donc de pronostic assez sombre.
L’Anses propose donc de prendre modèle sur le Brésil, qui a interdit dès 2009 le recours aux cabines UV pour motifs esthétiques. En France, il existe plus de 10 700 établissements, le ministère de la Santé va donc devoir arbitrer entre la santé des Français et celle, économique, des centres de bronzage.