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Carte Motion Code de la Société généraleCe sera 12 € par an !

La tentation pour les établissements bancaires de transférer sur leurs clients les coûts de sécurisation des paiements sur Internet est permanente. La commercialisation par la Société générale de la nouvelle carte « Motion Code » conçue par la société Oberthur, en est une démonstration supplémentaire.

La Société générale se félicite d’être la première banque à proposer à ses clients particuliers une carte nouvelle génération dotée d’un cryptogramme visuel dynamique. Autrement dit, d’un petit écran alimenté par une mini-batterie qui va afficher un nouveau code toutes les heures. Ce code doit remplacer les trois chiffres statiques du cryptogramme imprimés au dos de la carte. Selon Oberthur Technologie, société française spécialisée dans la production de cartes à puce, « la solution est rassurante pour le client, puisqu’en cas de piratage des données de la carte bancaire, les 3 chiffres du cryptogramme deviennent rapidement obsolètes, empêchant les fraudeurs de réutiliser les données sur les sites de e-commerce. » Il est vrai que sans ces trois chiffres généralement réclamés au moment d’un achat en ligne, il devient impossible d’effectuer des paiements. À noter tout de même que la carte fonctionne avec la technologie NFC (permettant le paiement sans contact). Elle émet des ondes pour échanger avec le terminal qui fournit les codes temporaires. Or, cette technique elle-même n’est pas infaillible, même si pour l’instant, il est plus compliqué de pirater des données transitant via NFC que les trois chiffres du cryptogramme au dos de la carte.

Obligation réglementaire des établissements financiers

Reste un autre problème : pourquoi une cotisation annuelle de 12 € pour acquérir sa carte (en plus de la cotisation de la carte Visa ou Premier) ? Certes, la mise en place de la technologie entraîne des coûts. Mais elle doit permettre de réduire les fraudes, qui coûtent très cher aux banques… Et sur ce point, la réglementation est claire : la sécurisation des paiements est une obligation qui incombe aux banques. Ce n’est pas une option que l’on vend à ceux qui le souhaitent… Ainsi l’article L. 133-15 du code monétaire et financier dispose : « Le prestataire de services de paiement qui délivre une carte de paiement à un consommateur doit s'assurer que les dispositifs de sécurité personnalisés de cette carte ne sont pas accessibles à d'autres personnes que celui-ci. Le prestataire supporte le risque lié […] à tout dispositif de sécurité personnalisé de celle-ci ». Notons que la volonté des banques de faire supporter au consommateur la sécurisation des paiements en ligne n’est pas nouvelle. Ainsi, les e-cartes bleues virtuelles avec code unique proposées gratuitement par certains établissements, sont payantes chez d’autres. C’est notamment le cas à la Société générale qui facture ce service 10 € par an !

Des alternatives gratuites

Il existe aujourd’hui d’autres alternatives non payantes pour sécuriser ses paiements sur Internet. C’est le cas notamment de Paypal ou Google Wallet, anciennement Google Checkout, qui sont totalement gratuits. On peut également citer l’équivalent français de Paypal proposé par de plus en plus de banques : Paylib. Ce dernier n’est cependant pas encore utilisé par tous les commerçants, à la différence de Paypal, très généralisé.

Élisa Oudin

Élisa Oudin

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