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CaniculesLes fortes chaleurs tuent de plus en plus

Depuis 2014, environ 33 000 décès ont été provoqués par les fortes chaleurs, selon la dernière estimation de Santé publique France. Cet impact sanitaire important est un sujet de préoccupation pour les étés à venir en raison du réchauffement climatique qui va multiplier les journées de températures élevées et caniculaires.

Plus précoces, plus intenses, plus étendues : telles sont devenues les canicules qui frappent la France, de plus en plus souvent. Un facteur de risque majeur pour les écosystèmes et la santé humaine. En cette fin juin déjà éprouvée par des températures aoûtiennes, Santé publique France publie une nouvelle estimation, plus précise que celles réalisées jusqu’alors, de l’impact des fortes chaleurs sur la mortalité. Celle-ci s’élève à 32 658 pour les étés de la période 2014-2022, soit une moyenne de plus de 3 500 décès par an. L’été 2022, particulièrement chaud, détient le triste record sur la période avec 7 000 décès. Soit 6 fois plus qu’au cours de l’été 2014, qui fut le moins meurtrier.

Comme on pouvait le craindre, les personnes âgées, plus vulnérables, paient le plus lourd tribut : deux tiers des décès attribuables aux fortes chaleurs les concernent. Cela signifie aussi qu’un tiers des décès, une proportion non négligeable, concerne des personnes plus jeunes. Autre enseignement de cette étude : 28 % des décès sont consécutifs aux journées de canicules proprement dites.

Pour rappel, une canicule se définit comme 3 jours consécutifs où les moyennes des températures minimales (la nuit) et maximales (le jour) sont supérieures aux seuils d’alerte. Ces seuils sont définis au niveau départemental. Par exemple, ils s’établissent dans le Nord à 18 °C et 33 °C, dans les départements d’Île-de-France à 21 °C et 31 °C ou dans le Var à 23 °C et 35 °C. Les journées de canicule représentent 28 % des décès mais seulement 6 % des jours d’été. Cela justifie des dispositifs d’alerte spécifiques pour ces journées extrêmement chaudes. Mais, souligne Santé publique France, cela montre aussi que la majorité des décès (72 %) est due aux chaleurs élevées mais non caniculaires, moins risquées mais plus fréquentes.

Un risque de décès exponentiel

Risque relatif de décès en fonction de la température d’une journée (1)

À 30 °C de température moyenne sur une journée, le risque de décès est augmenté de 40 %.

(1) Moyenne de la température minimale et de la maximale au cours des 24 h.

Avec le réchauffement climatique, les journées de fortes chaleurs vont se multiplier et leur impact sanitaire s’aggraver. La mortalité en est un indicateur très parlant mais ne recouvre qu’une partie des conséquences. La chaleur aggrave aussi des problèmes de santé préexistants, tels que respiratoires ou cardiovasculaires. La santé mentale est aussi affectée qui se traduit par des troubles du sommeil ou de l’humeur (anxiété, dépression, idées suicidaires). Le dérèglement climatique engendre également d’autres phénomènes que le réchauffement : incendies, sécheresse, pollution de l’air dont les effets néfastes pour la santé s’ajoutent à ceux de la hausse des températures voire les démultiplient.

Les gestes de prévention

Diverses campagnes de prévention pour les journées de canicule mais aussi pour les journées de fortes chaleurs sont prévues pour cet été. Les gestes de prévention classiques seront rappelés et détaillés.

  • Bien s’hydrater : boire régulièrement mais pas excessivement, penser aussi à manger des aliments riches en eau (pastèque, tomate, etc.).
  • Se rafraîchir, en se mouillant la peau à l’aide d’un brumisateur ou de douches tempérées.
  • Adapter ses activités : ne pas sortir aux heures les plus chaudes et décaler l’activité physique, passer plusieurs heures par jour dans un lieu climatisé proche de chez soi (cinéma, bibliothèque, supermarché, musée...).
  • Maintenir son logement aussi frais que possible, en fermant non seulement les volets des façades exposées au soleil mais aussi en maintenant fermées toutes les fenêtres en journée.

Un focus particulier sera fait, pour les personnes âgées, à propos des médicaments. Certains traitements diminuent en effet les capacités d’adaptation du corps ou aggravent par exemple les phénomènes de déshydratation. C’est le cas de médicaments très courants comme :

  • les anti-inflammatoires non stéroïdiens (ibuprofène, kétoprofène, aspirine) ;
  • les diurétiques ;
  • les traitements de l’hypertension ;
  • les médicaments dits « anticholinergiques » (antiparkinsoniens, traitements des troubles urinaires), certains médicaments des troubles psychologiques ou psychiatriques (antidépresseurs, neuroleptiques).

Pour certains ils devront être diminués, voire suspendus, en cas de très fortes chaleurs. Si vous prenez un traitement chronique, demandez à votre médecin à l’occasion d’une prochaine consultation la conduite à tenir.

Perrine Vennetier

Perrine Vennetier

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