Morgan Bourven
CaniculeFaut-il opter pour un rafraîchisseur d’air ou un humidificateur ?
Alors que la première canicule de l’année s’installe en France, nombreux sont les consommateurs qui se ruent dans les rayons à la recherche d’appareils antichaleur. Plus écologiques et moins chers que les climatiseurs, les rafraîchisseurs d’air peuvent-ils faire l’affaire ? Quel est l’intérêt des humidificateurs ? Pour le savoir, nous avons pris en main plusieurs produits (Delonghi, Dyson…).
La vague de chaleur extrêmement précoce qui touche l’Hexagone cette semaine se traduit, comme à chaque canicule, par une augmentation des achats de climatiseurs, rafraîchisseurs ou ventilateurs, largement mis en avant ces derniers jours en magasin.
Pour les personnes ne disposant pas de climatiseur fixe (les plus efficaces pour rafraîchir, mais qui nécessitent des travaux) à la maison, et pour qui un ventilateur n’est pas suffisant, l’achat d’un appareil peut être source de stress : faut-il se tourner vers un climatiseur mobile, solution la plus efficace pour rafraîchir, mais aussi la plus énergivore et la moins écologique ? Ou bien opter pour un rafraîchisseur d’air ? Des questions que l’on doit régler dans l’urgence : dès l’annonce de la canicule, les rayons ont commencé à se dégarnir… Climatiseurs, mais aussi rafraîchisseurs et humidificateurs se sont vendus comme des petits pains, bien qu’il s’agisse d’appareils fondamentalement différents. Nous nous sommes joints à ces clients pressés pour en acheter plusieurs ces derniers jours, parmi les quelques références qui restaient en rayon.
Les rafraîchisseurs d’air, pour gagner quelques degrés
Alors que le ventilateur se contente de brasser l’air avec ses pales, et que le climatiseur utilise un fluide frigorigène pour le refroidir, le rafraîchisseur d’air (également appelé refroidisseur d’air ou rafraîchisseur d'air évaporatif) utilise le principe de refroidissement par évaporation. Concrètement, l’air chaud est aspiré et propulsé à travers un tampon humidifié en permanence : l’eau piège cette chaleur, ce qui la fait s’évaporer, tandis que l’air ainsi refroidi est rejeté dans la pièce. Aucuns fluides frigorigènes (qui ont une forte incidence sur le climat) ne sont utilisés, ce qui rend ce procédé plus écologique qu’un climatiseur.
Nous avons pris en main deux références de rafraîchisseurs d’air, le Delonghi EV250.BK, vendu 199,99 €, et le Aerian EC9, vendu 99,99 €. Ces deux appareils, légèrement moins imposants que des climatiseurs mobiles, sont très faciles à transporter du fait de leur poids plume. Ils sont équipés de réservoirs d’eau de 4,5 litres pour le Delonghi (6 h d’autonomie annoncée) et de 9 litres pour l’Aerian (15 h d’autonomie annoncée). Le réservoir du Delonghi est amovible, mais pas celui de l’Aerian, qui doit être rempli avec un pichet. Des pains de glace sont normalement fournis avec les deux appareils, mais la boîte de notre Aerian n’en comportait pas, bien que leur présence soit signalée dans la notice.
Les deux modèles peuvent ventiler et, lorsque l’option « rafraîchissement » est activée, aspirer l’eau du réservoir pour imbiber le tampon et ainsi rafraîchir l’air. Nous avons été agréablement surpris par leur efficacité : la fraîcheur est très rapidement ressentie (surtout pour le Delonghi, au débit d’eau plus élevé), même à travers les vêtements.
Dans une pièce chauffée à 30 °C, nous avons observé en quelques minutes un gain d’environ 3 °C à la sortie des appareils. Une efficacité bien loin de celle des climatiseurs (avec lesquels, lors de nos tests, nous rafraîchissons à 25 °C une pièce chauffée à 35 °C) mais qui apporte un gain de confort non négligeable à proximité des appareils. Et surtout, à un tarif abordable : deux à trois fois moins chers que les climatiseurs mobiles, et finalement pas beaucoup plus chers que certains ventilateurs dont les prix atteignent maintenant des sommets !
Ces deux appareils sont économes en énergie : nous avons mesuré une consommation instantanée à pleine puissance de 55 watts pour le Delonghi et de 58,8 watts pour l’Aerian. À titre de comparaison, celle des climatiseurs mobiles que nous avons testés cette année est de 1 100 watts en moyenne. Autre différence importante avec les climatiseurs : les rafraîchisseurs sont plus silencieux.
En résumé
Les rafraîchisseurs d’air sont une bonne solution pour gagner quelques degrés, mais n’ayez pas d’exigences trop importantes : en cas de températures extrêmes (canicule qui dure, chambre sous les combles, etc.), leur pouvoir rafraîchissant risque d’être insuffisant.
Les humidificateurs d’air, utiles… mais pas pour rafraîchir !
Lors de nos achats en magasins, nous avons remarqué des ruptures de stock sur les humidificateurs d’air. Or, ceux-ci n’ont pas pour objectif de rafraîchir une pièce, mais uniquement de réguler son taux d’humidité. Concrètement, l’utilisateur remplit un réservoir et l’appareil dégage ensuite une épaisse vapeur, jusqu’à atteindre le taux d’humidité désiré.
Pour rappel, le taux d’humidité recommandé dans un logement se situe entre 45 et 60 %. Un taux trop faible peut être facteur de maux de tête, de démangeaisons oculaires, entraîner une sécheresse des muqueuses, mais aussi des allergies ou de l’asthme dus à la présence de poussières ou de pollen en suspension dans l’air. À l’inverse, lorsque l'humidité dépasse les 60 %, l'évaporation de la sueur se fait plus difficilement : c’est la raison pour laquelle la chaleur humide est si désagréable.
L’humidificateur a donc principalement une fonction de confort, tant en été qu’en hiver, lorsque l’air est froid et sec.
Pour autant, les appareils que nous avons achetés (l’Aerian Purtouch 6, à 69,99 € et le Air&Me Clevair 2, à 119,99 €) peuvent aussi être d’un petit réconfort en cas de forte chaleur. En effet, la vapeur froide expirée (ils disposent aussi d’un mode « vapeur chaude », pour l’hiver) fait office de léger brumisateur lorsqu’on se tient à proximité immédiate, par exemple si l’appareil est posé sur un bureau. Les deux modèles sont très faciles à utiliser : une fois branchés, ils indiquent automatiquement la température et le taux d’humidité relative de la pièce. Le panneau de contrôle permet d’allumer ou éteindre le brumisateur et de régler sa puissance.
Les deux produits achetés, malgré leur importante différence de prix, sont quasiment identiques. À tel point que leurs télécommandes fonctionnent sur les deux modèles ! Ils permettent tous les deux d’atteindre 75 % d’humidité. Principale différence : l’Aerian possède une double sortie, pour envoyer la vapeur dans deux directions. Il dispose aussi de sept niveaux de puissance, contre trois pour le modèle d’Air&Me. Les deux modèles consomment peu d’énergie, 26 watts pour l’Air&Me (0,4 watt en veille) et 26,8 watts pour l’Aerian (0,5 watt en veille). Ils sont, de plus, très silencieux.
En résumé
Les humidificateurs d’air sont utiles pour pallier les effets d’un air sec, mais ne vous permettront pas de rafraîchir la pièce en cas de canicule.
Le Dyson Purifier Humidify+Cool Autoreact, avant tout un purificateur d’air
Au rayon ventilateur, Dyson fait office de Rolls-Royce, avec ses modèles vendus plus de 300 €, dont le Dyson Cool AM07 et le Dyson Pure Cool Me. Mais étonnamment, la marque britannique ne propose pas de rafraîchisseur. Nous avons donc choisi d’acheter le Dyson Purifier Humidify+Cool Autoreact PH3A, vendu 699 €, pour savoir s’il pourrait nous aider à traverser cette vague de chaleur. Après tout, il possède un réservoir et son nom contient le mot « cool » (frais)… L’argumentaire de la marque, présent sur les sites de e-commerce, promet d’ailleurs de « transformer le flux d’air en une brise rafraîchissante » pour « vous rafraîchir » lorsqu’il fait chaud. Ce produit « ventile et rafraîchit en été, purifie toute l’année », promet Dyson.
Mais si vous l’achetez pour vous rafraîchir, vous risquez d’être déçu ! L’appareil est, comme à l’accoutumée chez Dyson, de qualité (design, finitions, facilité d’usage…) mais se contente de brasser l’air comme le ferait n’importe quel ventilateur. Son mode humidificateur permet, lui, d’atteindre et de maintenir le taux d’humidité dans la pièce, là aussi comme un simple humidificateur vendu dix fois moins cher. La différence est que le Dyson le fait de manière moins ostentatoire : ici, pas de brume dans laquelle passer la main pour se rafraîchir, la vapeur d’eau est invisible.
Comme son nom l’indique, ce produit est donc avant tout un purificateur d’air. Attention, donc, avant de craquer, à bien vous renseigner sur son utilité – surtout à ce prix. D’ailleurs, on s’étonnera que malgré un tel niveau tarifaire, il ne soit pas compatible avec l’application Dyson Link, qui aurait permis de le piloter à distance.
En résumé
Vendu très cher, ce modèle Dyson est peut-être un bon purificateur d’air, mais en aucun cas un rafraîchisseur d’air. Gare au marketing qui peut prêter à confusion !