Audrey Vaugrente
Cancer du col de l’utérusLe vaccin contre les papillomavirus semble efficace
De nouvelles études concluent que le vaccin contre le cancer de l’utérus est efficace. Il a permis de réduire le nombre de cas chez les jeunes femmes vaccinées.
Le doute est enfin levé. Autorisé depuis 2015, le Gardasil, vaccin destiné à lutter contre les cancers du col de l’utérus, livre de premières preuves d’efficacité directe. L’autre vaccin disponible, le Cervarix, a lui aussi démontré son intérêt contre ces cancers féminins. Des résultats suffisamment convaincants pour que la revue indépendante Prescrire les recommande dans son bilan de 2021. Ils figurent désormais dans les médicaments à retenir pour mieux soigner (1).
Les vaccins contre les papillomavirus (HPV) ciblent plusieurs souches de ce virus : 2, 4 ou 9. Elles sont responsables d’une grande majorité de cancers du col de l’utérus. Jusqu’ici, on supposait que cette méthode était efficace, sans en avoir la certitude. En cause, le manque de recul temporel pour l’affirmer. Les études menées par les fabricants ont constaté un recul du nombre de lésions dites précancéreuses. Mais il faut environ 20 ans pour observer un impact sur le développement de cancers. C’est désormais chose faite.
En 2020 et 2021, plusieurs études ont confirmé qu’éliminer ces virus réduit d’environ deux tiers le risque de développer un cancer du col de l’utérus. Il limite aussi l’apparition de lésions précancéreuses. Le vaccin est d’autant plus efficace s’il est administré tôt, avant les premiers rapports sexuels. C’est le modèle préconisé en France, où la vaccination est proposée dès 9 ans. Au Royaume-Uni, cette stratégie « a presque éliminé le cancer du col de l’utérus chez les femmes nées après le 1er septembre 1995 », conclut une étude (2).
(1) Bilan Prescrire 2021 : des médicaments à retenir pour mieux soigner
(2) The Lancet, M. Falcaro et al, 4 décembre 2021 (en anglais)