Yves Martin
Budget autoTrès chère voiture
En 2010, la voiture aura encore coûté plus à l’automobiliste, qu’il roule à l’essence ou au diesel. Une hausse due aux augmentations du prix du carburant, de la prime d’assurance, des taxes ou encore du tarif horaire des réparateurs.
Inexorablement, le budget de l’automobiliste augmente. C’est le constat réalisé par l’Automobile Club de France, qui décortique depuis 15 ans les dépenses des conducteurs. 2010 n’aura pas échappé à la règle. L’utilisation d’une voiture à essence aura coûté 5 744 €, soit 2,4 %, de plus qu’en 2009, et celle d’une diesel 7 466 €, soit une augmentation de 1,6 % (1). Pourtant, pour contenir ses dépenses en 2010, l’automobiliste a limité l’utilisation de sa voiture. Ainsi, il aura parcouru 9 076 km (contre 9 163 km en 2009) s’il roule à l’essence et 15 648 km s’il roule au diesel (soit une baisse de 1,3 %).
S’il a moins roulé mais payé plus, c’est que l’automobiliste a dû supporter des hausses dans plusieurs domaines. Par exemple, la prime d’assurance enregistre une hausse de 2,1 %, et cela malgré la baisse des sinistres. De même, l’entretien est de plus en plus cher avec des hausses de 4,1 % pour les ingrédients de peinture, de 3,3 % pour la main-d’œuvre et de 2,1 % pour les pièces détachées. Au final, l’entretien coûte 2,8 % de plus qu’en 2009. Mais c’est le poste carburant qui obtient la triste palme de la plus forte hausse. En 2010, le litre de SP95 a augmenté de 11,3 % (soit plus de sept fois l’inflation à 1,5 %) et le litre de gazole de 15 %. Ainsi, le poste carburant a représenté 709 €, pour 527 litres de SP95 pour un modèle à essence, et 807 € pour le diesel, correspondant à une consommation de 704 litres de gazole. Donc, même en ayant réduit l’utilisation de sa voiture, l’automobiliste ne compense pas les différentes hausses des prix des matières premières, ni celles des taxes.
L’automobiliste : le premier contribuable français
L’augmentation du budget de l’automobiliste est également liée à la hausse des différentes taxes. Ainsi, ce budget (pour une voiture neuve) se voit imposé à hauteur de 33 % pour un modèle à essence et de 35 % pour un diesel. Triste rappel : les litres de SP95 et de gazole sont taxés (via la TIPP) respectivement à hauteur de 159 % et 116 %. D’un autre côté, les taxes liées à l’achat d’un véhicule représentent 20 à 25 % selon qu’il s’agit d’une voiture neuve ou d’occasion. Au final, en 2010, la recette des taxes liées à l’automobile s’est élevée à 60 milliards d’euros, et l’automobiliste devient le premier contribuable de France. Dans ces conditions, il est très difficile de réduire ses dépenses et de contenir son budget automobile.
Comment se répartit le budget de l’automobiliste ?
L’analyse des dépenses de l’automobiliste montre que l’achat de la voiture demeure le poste le plus important dans son budget. Suivent l’entretien et le carburant. On remarque également qu’une voiture diesel coûte plus cher à l’entretien : 19 % de ce budget, contre 12 % pour le modèle à essence. Une différence notable qui peut remettre en cause l’achat d’un diesel si le kilométrage annuel n’est pas élevé.
Renault Clio III essence (en euro) | Peugeot 308 diesel (en euro) | |
Amortissement | 47 | 42 |
Entretien | 12 | 19 |
Carburant | 12 | 11 |
Assurance | 10 | 10 |
Garage | 10 | 7 |
Frais financiers | 6 | 7 |
Péages | 3 | 4 |
Total | 100 | 100 |
(1) L’organisme fait ses calculs sur deux modèles de référence : une Renault Clio III essence 1.2 TCE 100 ch et une Peugeot 308 HDI 92 ch.