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Box InternetLes petits secrets de la Freebox Ultra

Derrière une offre en apparence pléthorique, aussi bien en ce qui concerne la technique que les contenus, la nouvelle box de Free cache de nombreuses restrictions qui risquent de rebuter même les plus grands fans de la marque.

Après les Freebox Revolution, Crystal, Delta, Pop, Free a lancé en fanfare sa toute nouvelle box haut de gamme, à 59,99 € par mois. La Freebox Ultra entend se démarquer de ses concurrentes par des performances hors du commun et nombre de contenus. Mais vaut-elle vraiment le coup ? Pas si sûr.

8 Gbits/s, pour quoi faire ?

Avec la Freebox Ultra, Free promet un débit maximal de 8 Gbits/s. C’est énorme ! La plupart des offres actuelles ne dépassent pas 1 Gbits/s. Qui plus est, il est symétrique, c’est-à-dire qu’il est disponible aussi bien en descendant (pour recevoir les informations) qu’en montant (pour les envoyer). Associé au réseau fibre 10G-EPON de Free présent quasiment partout en France, on a une fusée entre les mains. Reste à savoir si c’est utile. Vous aurez beau télécharger des fichiers lourds, regarder des vidéos en 4K et jouer en ligne, vous serez loin d’épuiser la bande passante. Dans la très grande majorité des cas, vous ne verrez aucune différence avec les autres offres fibre.

Le wi-fi 7 : trop tôt

Il en est de même pour le wi-fi 7. Avec cette norme fraîchement sortie, la moindre connexion sans fil peut atteindre 46 Gbits/s, soit une vitesse 5 fois plus élevée que le wi-fi 6, qui lui-même allait déjà très vite. Le wi-fi 7 est aussi censé réduire la latence et mieux gérer le partage des ressources entre les appareils. Mais pour en profiter, il faut que l’appareil qui y est connecté soit lui aussi compatible avec cette norme. Même s’ils se multiplieront, ils sont pour l’heure rarissimes.

La Freebox Ultra est par ailleurs la première box à pouvoir gérer 3 bandes de fréquences. Outre les classiques 2.4 et 5 GHz, elle est compatible avec le 6 GHz. Là encore, si cette nouvelle bande pourra s’avérer utile d’ici quelques années, rares sont les appareils compatibles.

Des accessoires pas si gratuits

Free pense aux propriétaires de grands logements en proposant « jusqu’à 4 répéteurs wi-fi 7 ». Mais en lisant les petites lignes, on s’aperçoit que seul le 1er est inclus dans l’offre… Les 3 autres sont facturés 20 €. Quant au mini-routeur 4G mis à disposition pour accéder à Internet en mobilité, son utilisation est limitée à 50 Go par mois et son prêt est facturé 10 €.

Le répéteur wi-fi proposé par Free.

Un contenu riche… à de nombreuses conditions

Le plus gros point fort de la Freebox Ultra, c’est son contenu très riche. Chaque abonné a accès à des plateformes de streaming vidéo de renom, comme Netflix, Amazon Prime, Disney+ et Universal+, ainsi qu’à Canal+. Du jamais vu pour une box ! L’accès à ces contenus est toutefois soumis à de nombreuses conditions. Ainsi, Netflix et Disney+ sont proposés en version standard, avec de la publicité au début des programmes et une résolution Full HD (pas de 4K). Amazon Prime inclut à la fois l’accès à la plateforme vidéo et au service de livraison gratuite, mais elle n’est accessible qu’à ceux qui n’y ont jamais été abonnés.

Quant à Canal+, il s’agit juste de la chaîne en direct, en aucun cas des services vidéo disponibles sur la plateforme MyCanal. Autre subtilité de taille : même si vous ne payez pas en plus, vous serez officiellement abonné à Canal+. Non seulement vous ne pourrez pas bénéficier de cette offre gratuite si vous êtes déjà abonné payant, mais surtout, en cas de résiliation de la Freebox Ultra, votre abonnement à Canal+ vous sera automatiquement facturé (15,99 €/mois). Quand on connaît les difficultés que rencontrent certains abonnés à résilier leur abonnement Canal+, cela demande réflexion. Enfin, l’accès à « toute la Ligue 1 de football » se limite en réalité au visionnage d’extraits de matchs depuis une application…

Forfaits mobiles : des réductions difficiles à cerner

Chaque abonné à la Freebox Ultra peut bénéficier de 4 forfaits mobiles 5G à 15,99 €/mois au lieu de 19,99 €, et même à 9,99 € la première année. Ces forfaits doivent être facturés sur le même RIB et à la même adresse. Surtout, ils ne sont pas accessibles à ceux qui ont déjà un forfait à 0 € au lieu de 2 €. Quant au tarif de 9,99 € la première année, il ne s’applique qu’au premier forfait 5G pris après la souscription à la Freebox Ultra.

Une box responsable, encore heureux

L’une des fiertés de Free, c’est de proposer une box de petite taille, emballée dans du carton recyclé, et facile à réparer et à recycler. C’est une bonne initiative, même si de nos jours, ce critère ne peut plus être mis de côté. La Freebox Ultra affiche en outre une consommation d’énergie raisonnable, qui peut encore être réduite grâce au mode éco wi-fi, qui éteint automatiquement la bande de fréquence 6 GHz si elle n’est pas utilisée, et à la veille totale qui coupe tous les services, tout en laissant la possibilité de la rallumer à distance. Enfin, Free laisse le soin à ses clients de réclamer les équipements dont il a besoin (décodeur, répéteur, mini-routeur…). C’est un peu fastidieux mais cela évite de garder du matériel inutilisé chez soi.

La box la plus chère du marché

Certes l’offre est riche, mais à 59,99 € par mois, la Freebox Ultra est désormais la box la plus chère du marché des box Internet ! Le client a beau bénéficier de 10 € de réduction par mois sur les 12 premiers mois (contre 6 chez ses concurrents) et pouvoir résilier quand il le souhaite, cela reste onéreux. À noter que Free propose également une offre Freebox Ultra Essentiel à 49,99 € par mois, sans l’accès aux différentes plateformes et à Canal+.

Notre avis : beaucoup d’affichage

Même si on peut douter de l’utilité immédiate d’intégrer les toutes dernières normes techniques, elles ont le mérite d’inscrire la Freebox dans la durée. En revanche, l’accès aux plateformes relève plus à nos yeux du marketing. Certes le contenu proposé est loin d’être négligeable, mais il y a de quoi se demander si un client capable de dépenser 60 €/mois pour une box serait prêt à se contenter d’un accès à Netflix et à Disney+ avec de la publicité et en définition moindre et de la chaîne Canal+. On a plus l’impression que ces offres sont avant tout des échantillons dont l’objectif principal est de donner envie aux clients de s’abonner. Et ce d’autant plus qu’avec toutes les restrictions associées, il risque d’y avoir de nombreux déçus.

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