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Blackberry Z30Premières impressions

Blackberry a lancé récemment le Z30, un appareil à mi-chemin entre un smartphone et une tablette tactile dont l’écran atteint 5 pouces de diagonale. Vendu 570 €, le Z30 intègre des composants dernier cri qui laissent présager de bons résultats en laboratoire (résultats prévus en janvier). C’est aussi le premier intégrant Blackberry 10.2, la nouvelle version du système d’exploitation de la firme canadienne. Prise en main avant notre test en laboratoire.

Mise à jour du 3 février 2014

Depuis la prise en main de ce smartphone, nous avons testé en laboratoire le Blackberry Z30.

Après avoir lancé le smartphone tout tactile Z10, puis les modèles à clavier Q10 et Q5, Blackberry complète sa gamme avec le Z30, une phablette à mi-chemin entre un smartphone et une tablette tactile. Pas de clavier en façade, Blackberry a préféré suivre la tendance actuelle, emmenée par le Samsung Galaxy Note 3 ou le Sony Xperia Z1, avec un grand écran tactile. Celui du Z30 atteint 5 pouces de diagonale (12,7 cm) pour une définition de 1280 x 720 pixels (295 ppi). Il est très réactif mais manque de luminosité.

Pour le revêtement arrière, Blackberry s’est inspiré du Q10, dont il reprend la fibre de verre tissée. Un contour en acier brossé élève le degré de la qualité de finition. Globalement, la prise en main est agréable, bien qu’un si grand smartphone soit forcément encombrant.

Un adaptateur USB-micro USB sera nécessaire pour connecter une clé USB, par exemple.

Le Z30 est vendu 570 €, ce qui le place parmi les smartphones haut de gamme. À ce tarif, les composants doivent être irréprochables. Avec 16 Go de stockage interne (11 Go réellement disponibles), Blackberry se montre un peu chiche. Mais ce choix se justifie à double titre : d’abord parce qu’il est possible d’étendre le stockage avec une carte Micro SD (jusqu’à 64 Go, soit 75 Go au total), ensuite parce que l’utilisateur peut connecter directement sa clé USB ou son disque dur au smartphone. Le Z30 intègre en effet un port micro USB dit « USB Host » (« hôte », en français), autrement dit capable de lire les fichiers d’un périphérique. Il faudra quand même acheter un adaptateur USB-micro USB, vendu quelques euros dans les boutiques informatiques.

Promesses tenues ?

Pour le reste, le Z30 intègre toutes les dernières technologies. Compatible avec les réseaux mobiles 4G, il embarque un processeur cadencé à 1,7 GHz accompagné d’une puce graphique pour la gestion de l’affichage, et 2 Go de RAM. Un trio qui assure une utilisation parfaitement fluide très agréable au quotidien. Il est également compatible NFC (pour l’échange de fichiers et le paiement sans contact) et Miracast (pour déporter l’affichage sans fil sur un téléviseur). Son appareil photo (8 Mpx, ouverture F2.2 et enregistrement vidéo HD 1080p) promet des résultats corrects, mais nos tests en laboratoire rendront bientôt leur verdict. Ces tests, dont les résultats sont attendus pour janvier, permettront également de vérifier trois points sur lesquels Blackberry insiste lourdement : la bonne sensibilité au réseau, la qualité sonore en appel (le Z30 intègre 4 micros, dont deux ont vocation à annuler le bruit ambiant) et l’autonomie (Blackberry annonce 48 heures d’autonomie pour un utilisateur moyen grâce à une batterie de 2 800 mAh). L’autonomie était, il est vrai, l’un des points forts du Z10 et du Q10.

Les nouveautés de Blackberry 10.2

Le hub rassemble tous les messages et autres notifications.

Le Z30 est le premier à fonctionner avec Blackberry 10.2, nouvelle version du système d’exploitation Blackberry 10. Blackberry la présente comme une mise à jour majeure. Nous dirons plutôt qu’elle apporte quelques améliorations. Précisons que cette nouvelle version sera prochainement disponible pour tous les smartphones Blackberry « nouvelle génération » (Z10, Q10, Q5). Le constructeur a notamment apporté quelques nouveautés à son « hub », cette page accessible dès l’écran d’accueil et qui rassemble tous les messages et notifications de l’utilisateur. D’abord, l’utilisateur peut maintenant isoler des contacts ou des conversations prioritaires pour y accéder plus rapidement (le « priority hub »). Le système est intelligent. Par exemple, si vous recevez un courriel  d’un contact avec qui vous avez un rendez-vous dans l’heure qui suit, il sera intégré aux messages prioritaires : peut-être vous prévient-il d’un retard. Autre petite nouveauté, le hub affiche, dans une section dédiée, toutes les pièces jointes reçues dans les courriels. C’est très pratique pour retrouver facilement un billet de spectacle ou une facture.

Par ailleurs, Blackberry 10 affichait déjà sur l’écran verrouillé les icônes des applications ayant reçu des notifications (Facebook, e-mails, etc.). Désormais, l’utilisateur peut cliquer dessus pour visualiser un aperçu des messages sans déverrouiller le téléphone. Évidemment, il est possible de désactiver cette option pour plus de confidentialité.

Les autres nouveautés sont plus anecdotiques : Blackberry a amélioré le graphisme de la suite bureautique Documents to Go ; et la réception d’un message n’interrompt plus l’activité de l’utilisateur (s’il regarde une vidéo, par exemple). Des petites touches d’ergonomie qui ne transforment pas radicalement l’expérience utilisateur de l’interface Blackberry et de son écosystème. Ce dernier connaîtra d’ailleurs une évolution majeure au début de l’année prochaine.

La réception d'un message n'interrompt plus la lecture de vidéo.

Applications Blackberry : le constat d’échec

Blackberry 10 a été lancé en grande pompe en janvier 2013. L’enjeu, pour le constructeur, était considérable : mis KO par Apple (iOS) et Google (Android), ce système d’exploitation devait lui permettre de renouer avec le succès pour ne pas sombrer complètement. Conscient que sans une boutique d’applications bien fournie, le combat était perdu d’avance, Blackberry a mis les bouchées doubles pour convaincre les développeurs de produire des applications pour son Blackberry World (l’équivalent de l’App Store d’Apple et du Google Playstore sur Android). Il leur garantissait même un revenu minimum fixe, indépendant du succès de leur application (habituellement, les développeurs touchent un pourcentage sur chaque téléchargement). Lancé avec 70 000 applications, le Blackberry World en compte aujourd’hui 130 000. Loin du million récemment atteint par ses concurrents.

Du coup, Blackberry a changé son fusil d’épaule.  Depuis quelques mois, les développeurs peuvent facilement adapter leurs applications Android au format Blackberry. Cette compatibilité, limitée au début, s’est étendue, avec Blackberry 10.2, aux applications développées pour Android Jelly Bean (une des dernières versions de l’OS de Google). Et début 2014, Blackberry ira encore plus loin. La prochaine mise à jour (Blackberry 10.2.1) permettra directement aux utilisateurs de contourner complètement le Blackberry World et de piocher leurs applications dans d’autres boutiques (celle de Google et celle d’Amazon, notamment). Avec le risque que les développeurs, cette fois, s’en détournent complètement. Et les utilisateurs avec.

Camille Gruhier

Camille Gruhier

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