
Cyril Brosset
La directive européenne Omnibus a beau être globalement respectée, le consommateur n’a toujours pas l’assurance de faire de bonnes affaires pendant les périodes de promotions. Quelques exemples repérés sur des offres estampillées Black Friday.
Le Black Friday 2022 restera à jamais comme le premier placé sous le signe de la directive européenne Omnibus. Désormais, à chaque réduction de prix, le marchand est tenu de prendre comme prix d’origine le prix le plus bas qu’il a lui-même appliqué durant les 30 jours précédents. Cette mesure était censée limiter le nombre de fausses promotions constatées lors des Black Friday précédents. Sauf que dans la pratique, la situation est loin d’être complètement assainie.
Certes, à en croire les premiers relevés de l’Observatoire de la consommation de l’UFC-Que Choisir, les marchands semblent globalement respecter la nouvelle législation. Même s’ils ne l’indiquent pas tous clairement, la plupart prennent bien comme référence le prix le plus bas qu’ils ont eux-mêmes appliqué dans le mois précédent la baisse de prix. Pour autant, cela ne permet pas au consommateur d’être certain qu’il fait une bonne affaire. La preuve en 4 exemples (1).
Ces exemples montrent à quel point se faire une idée du prix normal d’un article est devenu difficile. Ils permettent aussi de se rendre compte que même avec cette nouvelle législation, une grosse réduction n’est pas forcément synonyme de bonne affaire. Mieux vaut donc continuer à se méfier des promotions et à toujours prendre le temps de comparer avant d’acheter.
Comme si ça ne suffisait pas, les marchands ont inventé un nouveau concept : le « prix de comparaison ». Il s’agit d’un « prix conseillé par le fabricant », d’un « prix médian » ou d’un « prix moyen constaté » qui, selon eux, serait fourni à titre indicatif, dans l’unique but d’aider le consommateur à faire son choix. Dans la mesure où il ne sert pas à calculer le montant d’une réduction, il n’est pas soumis à la nouvelle législation. Le problème, c’est que les marchands présentent souvent ces « prix de comparaison » exactement comme des « prix de référence », barrés et parfois accompagnés d’un pourcentage de réduction. Si cette pratique est légale au regard de la loi et autorisée par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), elle est surtout un bon moyen pour les marchands de continuer à manipuler comme bon leur semble leurs prix barrés.
(1) Promotions relevées le 21 novembre 2022
Cyril Brosset
Grégory Caret
Observatoire de la consommation
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