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Avis d’imposition 2024Les 4 chiffres que vous devez contrôler

L’avis d’imposition reçu pendant l’été est souvent mis de côté par les contribuables déjà éreintés par l’exercice de la déclaration de revenus. Il comporte pourtant des informations à ne pas négliger car elles auront un impact sur vos finances à la rentrée.

Comme chaque année, c’est au cœur de l’été que le fisc vous adressera votre avis d’imposition 2024, titre officiel en vertu duquel il pourra vous réclamer vos impôts. Selon votre situation, le document sera mis à votre disposition dans votre espace particulier entre le 24 juillet et le 2 août prochains. Si vous n’avez pas renoncé à la version papier, vous le recevrez également par courrier à votre domicile entre le 24 juillet et le 29 août. Vous n’aurez certainement pas envie de l’éplucher en détail, mais prenez quand même le temps de vérifier certains chiffres clés.

Votre situation Mise en ligne de l'avis
dans votre espace particulier
Réception de l'avis
par courrier à votre domicile

Vous bénéficiez
d'un remboursement
 

Vous n'êtes pas imposable
ou n'avez plus rien à payer

Entre le 24 juillet
et le 2 août 2024
Entre le 24 juillet
et le 29 août 2024

Vous avez un solde
d'impôt à payer

Entre le 26 juillet
et le 2 août 2024

Entre le 25 juillet
et le 23 août 2024

1. L’impôt net de votre foyer fiscal

Votre avis d’imposition 2024 détaillera le calcul de l’impôt net dû par votre foyer fiscal sur les revenus que ses membres ont perçus en 2023.

Vous trouverez, page 2, l’ensemble des informations retenues pour le calculer, à savoir votre quotient familial, vos différents revenus imposables, les charges déductibles de votre revenu global ainsi vos réductions d’impôt et vos crédits d’impôt.

Le cas échéant, vous trouverez également, page 3, le détail du calcul des prélèvements sociaux (CSG, CRDS et prélèvement de solidarité) dus sur vos revenus fonciers ou vos loyers de meublés perçus en 2023.

Vous vérifierez que les informations indiquées correspondent à celles que vous avez mentionnées dans votre déclaration de revenus déposée en mai ou juin. Vous vous assurerez, par exemple, que le fisc a tenu compte du rattachement de votre enfant majeur, de l’option pour la déduction de vos frais d’emploi réels ou des versements faits sur votre plan d’épargne retraite.

Si vous constatez la moindre erreur de sa part, vous pourrez lui adresser une réclamation via votre messagerie sécurisée ou par courrier ‒ jusqu’à la fin de l’année 2026 – pour qu’il rectifie le tir. Et si l’erreur vient de vous, vous pourrez la corriger via le service de télécorrection des déclarations qui sera ouvert d’août à décembre ou, si vous avez rempli votre déclaration de revenus 2023 sur papier, en adressant une déclaration rectificative ou une réclamation à votre centre des finances publiques.

 Bon à savoir  Si vous êtes soumis à la « flat tax » de 12,8 % sur vos revenus de placements, votre avis indiquera le montant de l’impôt proportionnel dû en 2024 et du prélèvement forfaitaire déjà versé en 2023. Les deux étant en principe du même montant, ils s’annuleront et vous n’aurez plus rien à payer cette année sur vos revenus de placements perçus l’an dernier.

2. La somme à payer ou à vous rembourser

La principale information à retenir se situe page 1 de votre avis. Il s’agit de la somme qu’il vous restera à payer (entre septembre et décembre) ou de la somme qui vous sera remboursée (fin juillet ou début août), compte tenu des impôts déjà prélevés à la source sur vos revenus de 2023. Page 3, vous trouverez le détail du calcul de ce solde, obtenu par différence entre votre impôt net de 2024 et le montant des retenues à la source et des acomptes d’impôt prélevés en 2023. Le cas échéant, l’avis précisera aussi le solde de prélèvements sociaux à régler ou à vous rembourser, compte tenu des acomptes de prélèvements sociaux prélevés en 2023.

Si vos revenus ont baissé, si vos charges ont augmenté ou si vous avez eu un enfant l’an dernier, vous aurez probablement droit à un remboursement cet été, car vous aurez été trop prélevé à la source en 2023. Ce sera également le cas si vous bénéficiez d’une réduction ou d’un crédit d’impôt, ces avantages fiscaux n’ayant pas été pris en compte pour calculer votre taux de prélèvement à la source. À l’inverse, si vos revenus ont augmenté ou si vos charges ou votre quotient familial ont baissé, vous risquez d’avoir un complément d’impôt à régler à la rentrée car vous n’aurez pas été assez prélevé à la source en 2023. Ce sera aussi le cas si l’avance de réductions d’impôt reçue du fisc en janvier 2024 était trop élevée.

 Bon à savoir  En 2023, près de 15 millions de foyers fiscaux ont bénéficié d’un remboursement d’impôt au cours de l’été, d’un montant moyen de 844 €. Près de 9,6 millions de foyers ont dû régler un complément d’impôt en fin d’année, d’un montant moyen de 2 259 €.

3. Votre revenu fiscal de référence

Ce revenu reconstitué par le fisc intégrera vos revenus imposables de 2023, mais aussi certains revenus exonérés, certains abattements et certaines charges déductibles. Il sera inscrit pages 1 et 3 de votre avis d’imposition. Il n’aura aucune incidence sur le calcul de votre impôt net de 2024 ou sur le solde à régler ou à vous rembourser. Par contre, il risque d’avoir un impact négatif sur vos impôts des prochaines années s’il est en hausse par rapport à 2023, car vous pourriez perdre le bénéfice de certains avantages fiscaux ou être assujetti à de nouveaux impôts.

Selon votre situation, la hausse de votre revenu fiscal de référence pourrait vous faire perdre l’exonération de taxe foncière attachée à votre résidence principale, vous exclure du système simplifié d’imposition applicable à vos recettes de micro-entrepreneur ou vous rendre inéligible au crédit d’impôt autonomie pour les dépenses d’équipements faites dans votre logement. Ou, pire, vous risquez de voir le taux de la CSG sur votre retraite grimper en flèche ou de devenir redevable de la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus.

 Bon à savoir  Une hausse de votre revenu fiscal de référence peut aussi impacter vos droits à certaines prestations sociales (allocations familiales, revenu de solidarité active, allocation logement…) et à certaines aides publiques (chèque énergie, tarif réduit de crèche ou de cantine, dispositif MaPrimeRénov’...). Ou vous interdire la souscription d’un livret d’épargne populaire (LEP).

4. Votre plafond d’épargne retraite

La dernière information chiffrée à vérifier est votre plafond d’épargne retraite, indiqué page 3 ou 4 de votre avis. Il s’agit du montant des versements faits sur votre plan d’épargne retraite d’ici le 31 décembre 2024 que vous pourrez défiscaliser en 2025. Au minimum, vous pourrez déduire 16 456 € de vos revenus de 2024 si vous n’avez jamais épargné pour la retraite. Cette déduction vous procurera une baisse de votre impôt net en 2025 qui sera proportionnelle au taux marginal d’imposition (TMI) de votre foyer fiscal, taux indiqué sur la dernière page de votre avis d’imposition 2024.

 Bon à savoir  Votre TMI est le taux minimum du barème progressif de l’impôt qui s’appliquera à tout revenu supplémentaire que vous encaisserez en 2024. Il vous permettra de savoir quelle part de votre augmentation il vous restera après impôt. Par exemple, si votre TMI est de 30 %, vous ne conserverez que 70 % de votre augmentation (voire moins si elle vous fait changer de tranche d’imposition, donc de TMI).

Olivier Puren

Olivier Puren

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