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AutoDe moins en moins d’options pour des voitures toujours plus chères

Selon une étude européenne, le nombre d’options choisies par véhicule est en baisse ces dernières années. Ce qui n’empêche pas les voitures de voir leur prix continuer de flamber, car si les options sont moins nombreuses, les dotations de série sont de plus en plus généreuses. Décryptage.

Le cabinet Jato Dynamics a analysé la configuration des véhicules neufs vendus au cours des 7 premiers mois de l’année 2024 en Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie et Espagne. Selon son observation, le recours au catalogue des options est de moins en moins fréquent pour les acheteurs de véhicules neufs. Ce sont 2,9 options en moyenne qui équipent les autos cette année, pour un coût moyen de 2 154 €. Une sacrée chute en l’espace de 3 ans à peine. En 2021, les voitures neuves étaient vendues avec 4,4 options en moyenne pour une valeur de 2 871 €. Cette année-là, les options représentaient encore 8 % du prix global de l’auto, contre 6 % en 2024.

Un désamour pour les options ? Jato avance une autre piste. « Le désintérêt pour les options peut en partie être expliqué par l’enrichissement produit effectué par les constructeurs, qui ont augmenté le nombre d’équipements en série au détriment des options, indique le cabinet. En Allemagne en 2021, 93 % des voitures vendues avaient un radar de recul, dont 43 % avaient été montés en série et 50 % en option. En 2024, le pourcentage de série est de 60 %. » L’affaire est identique avec le système de navigation : le GPS était monté en série en Allemagne à hauteur de 32 % en 2021, contre 45 % aujourd’hui. Sans compter que depuis la mise en place du Global Safety Regulation 2 (GSR2) par la Commission européenne en juillet dernier, les constructeurs sont obligés d'installer une puce GPS dans leurs voitures, ce qui les conduit bien souvent à offrir le GPS.

Autre hypothèse à ne pas négliger, les émissions de gaz à effet de serre. Avec la chasse aux grammes de CO2 émis lors de l’homologation des véhicules, les constructeurs ont tendance à cesser de proposer des jantes larges en option, ou encore des barres de toit, qui nuisent grandement à l’aérodynamisme et impactent négativement la consommation. Enfin, pour des raisons de gestion des stocks et surtout pour limiter les coûts de fabrication avec d’innombrables possibilités, les constructeurs réduisent leurs gammes et leurs catalogues d'options.

Peu d’options pour les Français cette année

Sollicité par nos soins, Jato Dynamics a accepté de livrer les données propres au marché français. Celles-ci portent sur les 10 premiers mois de 2024. Les acheteurs hexagonaux ont ainsi choisi 1,8 option en moyenne sur leur nouvelle auto, pour un montant moyen de 1 279 €. Une chute drastique sur un an à peine. En 2023, le client français avait retenu 2,6 options en moyenne pour une somme de 1 742 € ! Marque par marque et toujours uniquement sur le périmètre français, les disparités sont énormes.

Les fans d’Audi sont par exemple ceux qui recourent le plus au catalogue d’options : 6,2 montées en moyenne par véhicule. Toutefois, c’est BMW qui ramasse la mise avec ses équipements additionnels : les clients en prennent pour 6 916 € en moyenne ! Du côté des marques françaises, les Peugeot vendues en France cette année sont équipées de 1 062 € d’options en moyenne, tandis que le chiffre grimpe à 1 103 € sur les Renault neuves. À l’autre bout du spectre, Toyota. Le constructeur japonais voit ses clients français ne choisir que pour 400 € d’options en moyenne cette année (0,6 option par auto), tandis que Citroën et Dacia (1,3 option chacune) se révèlent elles aussi des marques peu génératrices d’équipements supplémentaires.

L’analyse globale de Jato Dynamics confirme que ce marché des options s’est bien scindé en deux ces derniers temps. D’un côté les marques allemandes qui continuent de compter énormément sur le catalogue des options pour améliorer leur rentabilité ; de l’autre les marques asiatiques comme Toyota ou Byd qui font le pari de vendre des voitures déjà très équipées.

Mais qu’elles soient plus ou moins équipées en série, les voitures neuves demeurent toujours plus inabordables en France. D’après les chiffres de AAA Data, qui se charge des statistiques pour les constructeurs français, le prix moyen d’un véhicule neuf était de 35 601 € au 1er trimestre 2024, contre 35 117 € un an auparavant. Soit une faible hausse de 1 % sur un an mais qui suit elle-même une hausse de 7 % en 2023 et de 8 % en 2022.

Arnaud Murati

Arnaud Murati

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