ACTUALITÉ
Audioprothèses et 100 % santé

Un bon départ à conforter

Les ventes d’audioprothèses ont explosé, portées par le 100 % santé. Dans un récent rapport, l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) recommande de ne pas se contenter du succès commercial.

C’est entendu, le 100 % santé est un succès. En audiologie, les ventes ont explosé. Les prothèses de classe 1, totalement prises en charge sous réserve d’avoir une complémentaire santé « responsable », n’y sont pas pour rien : elles représentent 40 % des transactions. Mais les chiffres ne font pas tout. Encore faut-il qu’au-delà de la réussite commerciale, la santé auditive sorte réellement gagnante de la réforme. C’est pourquoi l’Inspection générale des Affaires sociales (IGAS) et l’Inspection générale de l’Éducation, du Sport et de la Recherche (IGESR) conseillent prioritairement aux autorités, dans un récent rapport, de sonder les personnes équipées par le biais d’un questionnaire de satisfaction. Si, à l’arrivée, elles délaissent leur équipement, il faudra s’interroger sur l’efficacité du dispositif. Avant de parvenir à une amélioration de l’audition, rappellent l’IGAS et l’IGESR, il faut habituer l’oreille et porter l’appareillage un minimum de 8 heures par jour. Pour optimiser l’offre de classe 1, le rapport recommande d’ores et déjà d’y intégrer des options facilitant l’utilisation des appareils auditifs, comme le Bluetooth et le chargeur (notre guide d’achat pour bien choisir ses audioprothèses).

Test d’acuité auditive

Les audioprothésistes, de leur côté, doivent faire ce pour quoi ils sont payés. Or le prix d’une prothèse auditive comprend les consultations de suivi et d’ajustement, après la vente. Malgré des progrès dans la télétransmission, obligatoire à chaque intervention sur l’appareil, peu de chose garantit aujourd’hui que les professionnels s’acquittent de leurs obligations. Les travaux de l’IGAS et de l’IGESR suggèrent de les contraindre à reverser une partie du forfait dédié à l’adaptation de l’appareillage s’ils ne se plient pas aux formalités. Les mauvaises pratiques commerciales sont également à surveiller : à l’Agence régionale de santé, dont c’est le rôle en l’absence d’ordre professionnel, de s’assurer que le cadre d’exercice est respecté. La Répression des fraudes (DGCCRF) pourrait s’occuper de contrôler la conformité des devis délivrés.

Du côté de la population, un test d’acuité auditive à partir de 55 ans aurait le mérite de détecter précocement les difficultés, et d’alerter les patients touchés avant que la perte auditive ne soit trop grande. Et bien entendu, former des généralistes, des médecins ORL et des audioprothésistes à hauteur des besoins, organiser la délégation de tâches, fait partie des impératifs soulignés par le rapport.

Anne-Sophie Stamane

Anne-Sophie Stamane

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