Yves Martin
Audi A1Premières impressions
Première citadine haut de gamme, l’Audi A1 fait peau neuve après 5 ans d’existence. Si les modifications de style ne seront décelées que par les plus avertis, c’est surtout sous le capot que se trouvent les nouveautés.
Le restylage, c’est souvent incontournable après plusieurs années de commercialisation d’un modèle. La grande question est de savoir jusqu’où le constructeur peut se permettre d’aller sans bouleverser le style de la voiture concernée. Et quand c’est une star des ventes comme l’A1, deuxième Audi la plus vendue en France derrière l’A3, la marge de manœuvre n’est pas grande. Le constructeur se sera donc contenté de quelques détails de style (calandre légèrement élargie, phares redessinés…) et d’augmenter le nombre d’options de personnalisation avec la possibilité de modifier les couleurs des arches de toit, des entourages des diffuseurs d’air à l’intérieur… Mais, le plus gros du travail est moins visible et c’est toute la gamme de moteurs qui s’en trouve renouvelée.
Qualité de vie à bord
À l’intérieur, on reconnaît tout de suite l’environnement Audi avec ses qualités et ses défauts. Si la finition, la qualité d’assemblage et celle des matériaux sont quasi irréprochables, l’ergonomie est particulière. Déjà, le volant est assez chargé de boutons divers et le nombre de manettes à proximité assez important : on peut en trouver jusqu’à 5 avec l’option boîte S-Tronic et ses palettes au volant. C’est donc un peu compliqué de trouver ses marques. Idem pour la programmation du système de navigation qui ne dispose pas d’écran tactile. Toutefois, avec un peu de pratique, l’interface (le MMI navigation plus) se montre plutôt rapide et efficace. Le GPS s’est d’ailleurs montré assez pertinent en donnant des indications précises et, s’il avait pu intégrer notre test de GPS embarqués, il y a fort à parier qu’il aurait obtenu de bons résultats. Le seul grief que nous avons à lui adresser concerne des indications étranges sur autoroute où, au moment de prendre la sortie, il indique « puis de nouveau prendre à droite ». Et cela, sans avoir au préalable donné une quelconque information.
L’ergonomie, nous l’avons également subie avec des molettes de réglages du dossier (inclinaison et lombaire) très mal placées. En effet, situées sur le côté assez en hauteur, elles se trouvent recouvertes par la ceinture de sécurité et s’avèrent difficiles à atteindre. Le confort général et la qualité ambiante feront toutefois passer ces défauts. Nous avons apprécié les places arrière assez spacieuses avec toutefois une garde au toit insuffisante et un accès peu aisé sur le modèle 3 portes. Ceux qui devront utiliser régulièrement ces places devront donc impérativement opter pour la version Sportback (qui représente d’ailleurs la grande majorité des ventes d’A1). À l’avant, rien ne change et les sièges offrent toujours un très bon maintien, y compris en latéral.
Au volant
Les six moteurs à essence et Diesel proposés ont bénéficié d’évolutions notables qui les rendent plus efficients avec des gains en consommation de 10 % en moyenne par rapport aux précédents. À noter que, pour la première fois, Audi propose deux nouveaux moteurs à 3 cylindres, le 1.0 TFSI (à partir du second trimestre 2015) et le 1.4 TDI. Autre nouveauté, tous les moteurs peuvent recevoir la boîte à double embrayage S-Tronic à 7 rapports. Nous avons pu prendre en main deux versions : une A1 1.4 TFSI de 125 ch avec boîte de vitesses manuelle et une 1.4 TFSI 150 ch S-Tronic. Toutes deux se sont montrées performantes et très agréables à conduire en ville, sur les routes sinueuses comme sur autoroute. Avec ces deux moteurs, les relances ne posent aucun souci.
La ville aura néanmoins mis en évidence deux défauts : la très petite taille du rétroviseur intérieur et la visibilité de trois quart arrière moyenne. La route aura, elle, dévoilé des bruits aérodynamiques désagréables. Heureusement, question confort et agrément, l’Audi A1 est une aussi bonne routière qu’une excellente citadine. Dans ce dernier cas, nous avons particulièrement apprécié l’efficacité et le confort de passage des rapports de la version S-Tronic qui prend alors largement l’ascendant sur la boîte de vitesses mécanique. Même si la commande de cette dernière est directe et précise, la S-Tronic est bien plus souple et ne nécessite aucun travail. Et, pour ceux qui souhaitent toujours agir, ils ont le choix d’utiliser les palettes au volant ou de donner des impulsions sur le sélecteur de vitesses pour changer les rapports. Nous avons aussi apprécié la toute nouvelle direction électromécanique. Très douce à basse vitesse, elle devient ferme et directe sur route. Elle offre ainsi un bon ressenti de la route et une bonne précision de conduite. Son fonctionnement peut d’ailleurs être modifié et adapté au conducteur via le nouveau système Audi Drive Select (proposé en option). Avec lui, le conducteur pourra également contrôler de nombreux paramètres tels que le fonctionnement des amortisseurs grâce aux différents modes (sport, confort ou automatique).
Sécurité
La qualité de fabrication va de pair avec un équipement de sécurité très complet et rien ne manque à l’Audi A1, du régulateur de vitesse aux airbags « grand volume » pour le conducteur et le passager avant en passant par les airbags latéraux à l’avant intégrés dans les dossiers des sièges ; un système d’airbags de tête qui protège les passagers avant et arrière en cas de collision latérale ; le blocage électronique du différentiel (EDL) qui aide au démarrage, freine automatiquement les deux roues motrices (traction) sur route glissante et/ou en cas d’adhérence inégale entre les deux côtés ou encore l’assistant de freinage en cas de collision ou d’accident qui empêche le véhicule de continuer à rouler de façon incontrôlée dans certaines situations. Ainsi, une deuxième collision peut dans ces cas être évitée.
L’Audi A1 en résumé
Si le tarif débute à partir de 17 700 €, les prix moyens annoncés par Audi pour l’A1 sont de 23 000 € en version à 3 portes et de 25 000 € en 5 portes. La citadine est donc assez chère, légèrement plus qu’une Mini même. En comparaison, une DS3, qui se situe toutefois en-dessous en termes de qualité de fabrication, débute à 15 950 € et une Alfa Romeo MiTo, dans sa motorisation la plus faible, commence à 14 490 €. Mais l’automobiliste exigeant en aura pour son argent avec l’A1 : qualité de fabrication, confort, tenue de route, moteurs performants… autant de critères appréciables et situés bien au-dessus des voitures proposées à moindre coût. Actuellement, dans la gamme A1, la meilleure version nous semble être la 1.4 TFSI 125 ch. En effet, les performances sont très honnêtes et les 1 100 € qu’il faudrait débourser en plus pour le modèle de 150 ch ne se justifient pas vraiment. Dernier conseil, pour 1 780 € optez sans hésitation pour la boîte de vitesses S-Tronic.
Les +
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Qualité de fabrication
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Niveau d’équipement
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Confort
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Tenue de route
Les -
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Prix
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Visibilité arrière moyenne
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Commandes au volant complexes
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Bruits aérodynamiques