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Assurance vie MACSFGare à la hausse des frais sur versements

Pour inciter les épargnants à prendre plus de risques, certains assureurs vie ne manquent pas d’imagination. C’est le cas de la MACSF qui va prochainement augmenter les frais sur versements de son contrat phare, le RES monosupport. Une décision inédite et assumée !

Connu pour les bonnes performances de son fonds en euros, le contrat RES est « le » contrat d’épargne historique de la MACSF, mutuelle d’assurance dédiée aux professionnels de santé. L’an passé, le rendement de son fonds euros a été de 2,40 % nets de frais de gestion (hors prélèvements sociaux et fiscaux), ce qui le situe dans la bonne moyenne : par comparaison, le fonds euros du contrat de l’Afer, une des références du marché, a rapporté 2,65 % en 2016. Seulement voilà : dans un contexte de rendements obligataires proches de zéro ou presque, ce contrat coûte cher à… l’assureur. Il y a un an, il a donc été décidé de le fermer à toute nouvelle souscription, mais pas aux nouveaux versements pour ceux et celles qui le souhaitent. Le 1er juin prochain, une autre mesure entrera en vigueur : les frais sur versements, jusqu’alors de 1 %, vont brusquement grimper à 3 % ! Autrement dit, les irréductibles du fonds euros « payeront » la sécurité qu’il apporte au prix fort, puisqu’à ce tarif-là, tout nouveau versement ne leur rapportera absolument rien durant 15 mois environ. « Ce changement ne nous met pas hors marché par rapport à la moyenne des frais sur versements appliqués sur les autres contrats. Il s’agit de dissuader les placements de courte durée », affirme Guillaume Rosenwald, directeur épargne retraite de la MACSF.

Investir dans le fonds euros sera plus cher

Certes, l’explication tient la route, mais pour autant, elle ne s’arrête pas là… En effet, le RES compte 215 000 souscripteurs (fin 2016) tandis que sa version multisupport, lancée en 2005, n’en compte que 133 000. Or, face à la chute des rendements des fonds euros, l’heure est plus que jamais à la diversification via les unités de compte (UC), et cette réorientation stratégique est partagée par tous les assureurs. Sachant que 79 % de l’encours global en assurance vie, estimé à 1 632 milliards fin 2016 selon la Fédération française de l’assurance, est encore actuellement investi dans les fonds euros, il y a donc du chemin à faire !

Par rapport aux actuels fonds euros, les UC ont l’avantage d’avoir des perspectives de rendement très supérieures, surtout sur le long terme, mais elles ont également l’inconvénient de n’apporter aucune garantie en capital à l’épargnant : si les marchés se retournent, les plus-values éventuellement engrangées s’effacent et la valeur investie à l’origine est en perte… Pour persuader leurs clients de diversifier leurs avoirs, donc de prendre plus de risques, il existe différentes techniques. Jusqu’à présent, la plus courante consistait à octroyer un « bonus » ou supplément de rendement (+0,2 % ou +0,3 % l’an par exemple) lorsqu’un certain pourcentage des nouveaux versements ou de l'encours (30 à 50 % selon les contrats) était fléché vers ces fameuses UC. Désormais, il y aura aussi la hausse des frais pour les versements sur le fonds euros !

Accepter une dose de risques

Pour échapper à ce triplement de tarif, les souscripteurs du RES qui souhaitent continuer à épargner n’auront qu’un seul choix d’ici quelques semaines : accepter de transformer leur monosupport en RES Multisupport dont les frais sur versements restent plafonnés à 1 % (0,60 % pour les versements programmés). Cette possibilité est parfaitement réglementée dans le cadre d’un transfert Fourgous : l’antériorité fiscale de chaque contrat est préservée mais il faut obligatoirement investir 20 % minimum de l’encours transféré dans des UC, ce qui constitue, pour le moins, un changement de paradigme. « Tous les sociétaires ayant opté pour des versements programmés seront avertis. Pas question de les prendre en défaut », souligne Guillaume Rosenwald. De quoi être rassurés…

Roselyne Poznanski

Roselyne Poznanski

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