Anne-Sophie Stamane
Assurance santéGenerali va récompenser les « bons » comportements
Generali France va proposer aux entreprises, à partir du 1er janvier prochain, une complémentaire santé récompensant une bonne hygiène de vie par des cadeaux. Encore faut-il pouvoir la définir et la mesurer.
C’est une première en France : à partir du 1er janvier prochain, l’assureur Generali France va commercialiser une complémentaire santé qui encouragera les bons comportements. Comme la loi lui interdit de réduire la prime des assurés vertueux, la récompense prendra la forme de réductions auprès de partenaires, comme le Club Med. Ce dispositif, baptisé « Vitality », ne sera accessible que dans le cadre des contrats collectifs et sera facultatif : chaque entreprise décidera si elle le propose à ses salariés, libre à eux ensuite d’y adhérer ou pas. Ceux qui choisiront d’activer l’option seront d’abord soumis à un questionnaire en ligne plutôt indiscret : poids, taille, qualité de sommeil, activité physique, alimentation, consommation de cigarettes, etc. devront être précisés. À l’issue de l’interrogatoire, le candidat se verra attribuer un score et des conseils pour l’améliorer, au besoin en s’adressant à des prestataires comme Weight Watchers s’il a besoin d’un régime ou Tabac Infos Service s’il lui faut stopper la cigarette. Dans l’hypothèse où il atteindrait ses objectifs, il obtiendrait des cadeaux.
Cette initiative a priori pleine de bon sens pose en réalité la difficile question du « bon » mode de vie : il est loin de faire consensus. Même si l’activité physique et l’alimentation en sont des composantes importantes, il y a débat sur les éléments précis qui, dans ces deux domaines, ont le plus d’impact sur notre santé. D’autre part, à supposer qu’on puisse définir l’hygiène de vie, nous n’avons pas tous la même marge de manœuvre pour l’adopter : un travail de nuit en usine affecte la santé, celui qui l’occupe est-il pour autant libre de le quitter ? Sans compter que des circonstances personnelles peuvent conduire à abandonner, momentanément ou pas, les bonnes habitudes.
Quant aux indicateurs adoptés pour « mesurer » le mode de vie, ils peuvent aussi être sujets à caution : en Allemagne, où Generali a déjà lancé une offre d’assurance similaire, la fréquentation des magasins bio entre en ligne de compte, alors que, comme ailleurs, il s’y vend une foule d’aliments gras, sucrés et salés. Enfin, l’exploitation des données personnelles échangées dans le cadre de ce type de contrat n’est pas le moindre des risques.