ACTUALITÉ
Arnaque au numéro surtaxé

Wangiri, un mot nouveau pour un phénomène ancien

Ces dernières semaines, vous avez peut-être entendu parler du wangiri, mot japonais désignant une arnaque au numéro surtaxé. Le terme est inédit en France, mais le mode opératoire, lui, n’a rien de neuf.

Connaissez-vous le wangiri ? Ce nouveau terme qui circule actuellement est issu de la langue japonaise et désigne le fait de faire sonner le téléphone une fois avant d’interrompre l’appel (1). L’arnaque, elle, existe depuis longtemps. Il s’agit du procédé consistant à inciter une personne à appeler un numéro surtaxé.

Concrètement, les escrocs émettent des appels automatisés en masse sur les téléphones de leurs proies. Ils ne laissent sonner qu’une seule fois avant de raccrocher, afin que le destinataire, intrigué, rappelle aussitôt. Le cas échéant, la victime tombe sur un serveur vocal, qui n’avertit pas qu’il s’agit d’un numéro surtaxé. Elle est retenue en ligne sous certains prétextes (« un conseiller va vous répondre », « vous avez été tiré au sort », « appuyez sur la touche 1 »…). Plus la communication dure, plus le fraudeur amasse d’argent, et plus la facture téléphonique de la personne piégée s’alourdit.

Ex-ping call

Jean-Jacques Latour, directeur expertise cybersécurité de la plateforme gouvernementale Cybermalveillance, indique ne pas avoir noté de recrudescence particulière de ce dispositif bien connu : « Seul le mot wangiri est nouveau. Cette arnaque, elle, existe depuis que les numéros surtaxés existent et se dénommait avant ping call. Les escrocs achètent des numéros surtaxés auprès d’opérateurs et perçoivent les commissions de tous les appels. Elle peut représenter plusieurs dizaines d’euros pour chaque victime. »

Le numéro peut être français mais aussi provenir d’un pays étranger. Quelle qu’en soit l’origine, en cas d’appel en absence d’un numéro inconnu sans message sur votre répondeur, ne rappelez pas, cela pourrait vous coûter cher. Votre interlocuteur laissera un message ou vous recontactera s’il a une information importante à transmettre.


(1) Il veut littéralement dire « une fois coupé ». Il est composé des morphèmes « wan », pour « one » en anglais (« une fois »), et « giri », participe passé du verbe « couper », qui se prononce « kili », nous précise Olivier Gerval, de la société de traduction Japon information communication (JIC).

Marie Bourdellès

Marie Bourdellès

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