Appels surtaxésDes hôpitaux font marche arrière
Alors que les numéros surtaxés ne peuvent plus être utilisés pour joindre les hot lines, les services après-vente des commerçants en ligne et la plupart des administrations, des hôpitaux, eux, continuent à y avoir recours pour joindre les patients de l'extérieur. Même si cette pratique n'est pas illégale, certains établissements ont préféré faire marche arrière.
Votre vieille tante vient d'être hospitalisée ? Pour la joindre par téléphone, vous devrez peut-être composer un numéro en 0 826 et payer 0,15 euro chaque minute passée en ligne avec elle. La mise en place des services Audiotel, dont l'utilisation s'est largement répandue ces dernières années, permet certes aux hôpitaux d'augmenter leurs rentrées financières, mais pas forcément de s'en mettre plein les poches. « Les revenus générés par les numéros surtaxés permettent à certains hôpitaux de moderniser leurs équipements téléphoniques, à d'autres de baisser le prix du forfait télé pour tous les patients, etc. », explique Jean Pascal, le président de Codiam, une société spécialisée dans la gestion des parcs téléphone et télé des hôpitaux.
Certes mais c'était compter sans la mauvaise image dont jouissent les numéros surtaxés dans l'opinion publique. À juste titre, d'ailleurs... Facturé systématiquement hors forfait, l'usage intensif d'un numéro surtaxé peut faire grimper la facture de téléphone de manière vertigineuse. Choquées par cette pratique, les familles ont été nombreuses à réagir. À tel point que certains hôpitaux ont préféré faire machine arrière, comme au centre hospitalier de Valenciennes, à l'hôpital Lapeyronie de Montpellier et dans de nombreux hôpitaux parisiens. C'est aussi le choix qu'a fait le CHU de Caen. « Depuis septembre, nous sommes revenus à un numéro géographique classique en « 02 », explique Emmanuel Gossieaux, le responsable des infrastructures informatique et télécoms de l'hôpital bas-normand. En contrepartie, nous avons dû rétablir le forfait de 5 euros facturé aux patients pour la mise à disposition d'un téléphone dans la chambre, des frais que l'instauration du numéro surtaxé avait permis de supprimer ». Même les gestionnaires des parcs y reviennent. « À choisir, je préfère dorénavant mettre en place un numéro classique, concède le président de Codiam. Les revenus générés sont moins fluctuants. » Quant aux familles, elles peuvent appeler leurs proches hospitalisés sans compter ou presque.