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Camille Gruhier
Le Parlement européen vient d’approuver une mise à jour de la réglementation sur les batteries, qui vise à garantir qu’elles puissent être réutilisées, remises à neuf ou recyclées une fois arrivées en fin de vie. Ce texte oblige les fabricants à concevoir des appareils (smartphones, ordinateurs, trottinettes électriques, etc.) dont les batteries seront remplaçables afin que les consommateurs puissent les changer facilement. Mais ce n’est pas pour tout de suite.
30 millions de véhicules électriques attendus sur les routes européennes en 2030, des centaines de millions de vélos électriques, de trottinettes et autres engins de mobilité douce, de smartphones, de tablettes, d’ordinateurs portables, de casques audio sans fil vendus chaque année… Il était temps de réagir pour mieux gérer le cycle de vie des centaines de milliards de batteries intégrées à tous ces appareils ! Les instances européennes y travaillaient depuis près de 3 ans (1), de nouvelles mesures ont enfin été définitivement adoptées.
Le 14 juin 2023, le Parlement européen a validé la mise à jour de la directive sur les batteries, validant l’instauration de plusieurs mesures visant à garantir la réutilisation, la remise à neuf ou le recyclage des batteries arrivées en fin de vie. Ne reste plus que l’approbation formelle du Conseil européen pour une entrée en vigueur, que l’on peut espérer, dans les 6 mois.
Concrètement, le texte prévoit les mesures suivantes :
L’adoption de ces mesures marque une importante avancée pour la gestion européenne du cycle de vie des batteries. À l’échelle du consommateur, on peut se réjouir du retour prochain des batteries remplaçables dans les smartphones et les ordinateurs portables et de leur arrivée dans tous les autres appareils ! Il avait suffi de quelques années pour qu’elles soient collées dans tous les smartphones.
Ces mesures devraient aussi diriger les regards vers la balbutiante filière dédiée à la réparation, au reconditionnement et à la revente de batteries de seconde main. Plusieurs entreprises se sont déjà lancées dans cette activité, comme Gouach, Pymco Technology, Doctibike ou encore Nowos. Peu audibles aujourd’hui, ces entreprises dressent un édifiant constat. « 70 % des cellules des batteries considérées aujourd’hui comme hors d’usage sont encore opérationnelles. Or, dans la majorité des cas, il suffirait de remplacer une seule cellule [une batterie de vélo ou de trottinette en compte entre 20 et 30 selon sa capacité ; une batterie de voiture électrique en compte environ 8 000, ndlr] ou de resouder un câble pour que la batterie fonctionne à nouveau », s’étouffe Alexandre Vallette, fondateur de Gouach. Un chiffre qui devrait inciter l’Union européenne à pousser aussi la réparation !
(1) Le vote du Parlement fait suite à une proposition de règlement concernant les batteries et les déchets de batteries présentée par la Commission européenne en décembre 2020. Cette initiative entre dans le cadre du pacte vert européen, du plan d’action sur l’économie circulaire et de la nouvelle stratégie industrielle voulue par l’Europe.
Camille Gruhier
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