Amende BNP ParibasQuelles conséquences pour les clients ?
L’amende record infligée à la BNP Paribas par le gouvernement américain est l’occasion de réfléchir à l’opportunité de changer de banque. Tout en gardant à l’esprit que d’autres groupes français ont eux aussi pris des risques inconsidérés à l’international ces dernières années.
Plus personne ne l’ignore, les États-Unis vont faire payer très cher à la BNP Paribas d’avoir violé l’embargo sur le commerce avec plusieurs pays (Soudan, Cuba, Irak…). La banque française a contourné l’interdit américain dans des transactions en dollars, menées par l’intermédiaire de sa filiale suisse, de 2002 à 2009.
Peu importe désormais que les États-Unis abusent ou non de leurs pouvoirs, car la BNP a reconnu ses torts : « Nous serons sanctionnés lourdement. Parce que des dysfonctionnements sont intervenus et que des erreurs ont été commises », admet le directeur général, Jean-Laurent Bonnafé, dans un courrier adressé fin juin aux salariés.
Montant de l’amende : 9 milliards de dollars, soit 6,5 milliards d’euros, que va encaisser le Trésor public américain. Qui paiera ? Les actionnaires et les salariés, car il n’y aura probablement ni dividendes ni intéressements en 2014. Et les clients ? De nombreux médias ont répété ces derniers jours que leurs dépôts étaient à l’abri, ce qui est exact. Pas question de siphonner les comptes des particuliers pour payer l’amende.
En ce qui concerne les frais qui leur seront facturés dans les mois ou les années à venir, c’est une autre histoire. D’une manière ou d’une autre, la BNP cherchera à se refaire une santé financière, et ce sera fatalement aux dépens des dépositaires.
Si vous êtes client, rien ne vous interdit de changer de banque. Le slogan de la BNP n’est-il d’ailleurs pas « La banque d’un monde qui change » ? Parfois, il convient effectivement de changer. Afin de favoriser la mobilité bancaire, Que Choisir met à disposition les conseils pour changer de banque ainsi que les démarches à effectuer auprès de la nouvelle banque et de celle que vous quittez.
Si vous avez un crédit immobilier en cours, la démarche est un peu plus compliquée, car la banque peut exiger que vous domiciliiez vos revenus chez elle tant qu’il n’est pas remboursé. Vus les taux d’intérêt pratiqués actuellement, vous pouvez néanmoins envisager un rachat de crédit par votre nouvelle banque.
Question délicate, quel établissement choisir ? Évitez peut-être la Société générale et le Crédit agricole. Ils sont dans le collimateur de la justice américaine pour des raisons similaires à celles qui valent sa condamnation à la BNP ! D’une manière générale, on peut s’interroger sur l’opportunité de rester client des banques françaises qui suivent des politiques ambitieuses à l’international, à savoir la BNP Paribas, le Crédit agricole et, dans une moindre mesure, la Société générale et le groupe BPCE. Le Crédit mutuel et la Banque postale, à l’inverse, réservent a priori moins de surprises. Ces établissements ne sont pas exempts de défauts, mais l’aventurisme planétaire n’en fait pas partie.