Anne-Sophie Stamane
AlliLa pilule anti-obésité portée disparue
Elle avait déboulé sur le marché en mai 2009 à grand renfort de publicité : la pilule anti-obésité Alli (laboratoire GSK), qui était en vente libre, n’est plus commercialisée. Ce n’est pas une grande perte.
Au printemps 2009, elle s’affichait en grand format sur les abris bus et dans les vitrines des pharmacies. C’est plus discrètement que, quatre ans plus tard, la pilule anti-obésité Alli (orlistat) a déserté les pharmacies. L’arrêt de sa commercialisation a été relevé par la revue médicale indépendante Prescrire dans son numéro de septembre. Le laboratoire GSK a confirmé l’information : la décision de ne plus vendre Alli a été prise suite à des difficultés d’approvisionnement survenues en janvier 2012.
Alli n’était pas le premier médicament à prétendre soigner l’obésité. Avant elle, il y avait eu le Pondéral, dans les années 70, et plus récemment, l’Acomplia et le Xénical, ce dernier étant une version plus dosée de l’orlistat. Mais tous ces produits n’étaient ou ne sont délivrés que sur ordonnance. La nouveauté, avec Alli, c’était la possibilité de l’acheter sans prescription médicale. Les pharmaciens étaient censés veiller à ne la délivrer qu’aux personnes à l’indice de masse corporelle supérieur à 28, mais une étude avait montré que cette condition n’était pas systématiquement respectée.
Il n’y a aucune raison de regretter l’arrêt de commercialisation d’Alli. Son efficacité sur la perte de poids était négligeable, alors que les effets secondaires étaient, eux, très gênants : graisse dans les selles, incontinence fécale, diminution de l’absorption par l’organisme de certaines vitamines, etc. Alli diminuait aussi l’efficacité de la contraception orale, ainsi que des traitements antidiabétiques, antihypertenseurs, anti-arythmiques, etc. En 2011, ce médicament avait été mis sous surveillance par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) pour des risques d’atteintes hépatiques graves.