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AllergiesBientôt un nouvel indice pollen

AS

par Anne-Sophie Stamane

Mis en liquidation judiciaire, le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) ne diffusera plus d’alertes ou bulletins polliniques à destination des allergiques. À partir du 2 avril, Atmo France publiera un « indice pollen » à l’échelle communale.

En pleine offensive des taxons (particules de pollen) de bouleau, très allergisants, c’en est terminé des cartes du risque d’allergie aux pollens, des bulletins allergopolliniques et autres alertes personnalisées en fonction des allergènes. Le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA), en charge depuis 30 ans de la surveillance des pollens dans l’air, vient d’être placé en liquidation judiciaire. Toute son expertise passe à la trappe !

Pas de panique toutefois : à partir du 2 avril prochain, Atmo France (1) reprendra à son compte la diffusion de l’information sur le risque allergique. L’organisme publiera un « indice pollen » avec l’état de la pollution pour le jour même et des prévisions jusqu’au surlendemain. Un plus par rapport aux estimations du RNSA, basées sur les relevés de capteurs manuels des jours précédents.

L’indice pollen intégrera, en plus des données en provenance des stations de comptage, les variables météorologiques, qui influent beaucoup sur l’exposition : la pluie la diminue en plaquant les particules au sol, le vent l’aggrave en les maintenant dans l’air. Dans un premier temps, les Outre-Mer ne seront pas couverts. L’indice comportera 6 niveaux, de « très faible » à « extrêmement élevé », et il sera possible d’isoler 6 types de pollen, en fonction de son ou ses allergies : aulne, bouleau, graminées, ambroisie, armoise et olivier. Manquent à l’appel 2 types d’allergènes majeurs : les pollens de cyprès et de noisetier. Ils seront pris en compte dans l’« indice pollen » l’année prochaine, assure Atmo France.

Détournements de fonds publics

La débâcle du RNSA fait suite à un rapport conjoint de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) et de l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (Igedd), daté de janvier dernier. Ses conclusions très négatives ont incité l’Administration à suspendre l’essentiel des financements publics qui permettaient au RNSA de fonctionner. Il lui est reproché un manque de transparence vis-à-vis des autres acteurs de la surveillance de la qualité de l’air, mais aussi un réseau de capteurs insuffisant, et des méthodes de comptage ne permettant pas une estimation du risque en temps réel. Des anomalies de gestion ont également été détectées, au point qu’une enquête judiciaire a été ouverte pour détournements de fonds publics. Le rapport conclut à la nécessité d’intégrer la surveillance des pollens à celle, globale, de l’air ambiant, des études montrant de probables interactions entre pollens, moisissures et pollution chimique de l’air. Qu’Atmo France prenne en charge l’information sur le risque allergique paraît donc aller dans le bon sens.


(1) Fédération des Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA).

AS

Anne-Sophie Stamane

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