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AlimentationUn futur logo pour indiquer l’origine des ingrédients

Un nouveau label provisoirement baptisé « Origine-info » devrait voir le jour d’ici l’été. Objectif : indiquer aux consommateurs de quels pays proviennent les différents ingrédients des aliments transformés. Les modalités sont encore en discussion, mais il sera hélas probablement facultatif.

 Mise à jour du 11 juillet 2024 

Le logo Origin’Info officiellement lancé

Ce sera finalement Origin’Info. Le ministère de l’Économie a officialisé, le 8 juillet, le nom du logo destiné à indiquer l’origine des produits agricoles contenus dans les aliments transformés. Un visuel a également été dévoilé. Trois versions sont disponibles :

  • la première version indique les pays d’origine des matières premières de la recette ;
  • la deuxième ajoute le lieu de transformation à côté d’un pictogramme d’usine ;
  • la troisième ajoute un camembert figurant la proportion de chaque matière première dans le produit.

Si une matière première provient de plusieurs pays, ces derniers sont indiqués par ordre alphabétique, et non par ordre d’importance. Il n’est pas possible d’utiliser les mentions floues telles que « UE » et « non-UE », sauf si le nombre de pays est égal ou supérieur à 4. Enfin, les ingrédients suivants, utilisés à faible dose, ne sont pas concernés par l’affichage de l’origine : arômes, additifs, enzymes, vitamines, minéraux, sel, etc.

Ces logos devraient apparaître dès cet été. L’information pourra être apposée sur l’emballage, sur l’étiquette électronique en rayon, sur les sites des drives. Le fabricant peut également dématérialiser l’affichage, un QR code à côté de la mention « Origin’Info » renvoyant vers ces logos en ligne. Le ministère confirme qu’il s’agit d’une démarche volontaire, ce que déplore l’UFC-Que Choisir.​​​​​​

Les associations de consommateurs, dont l’UFC-Que Choisir, réclamaient depuis longtemps la transparence sur l’origine des ingrédients contenus dans nos aliments. Ce sera peut-être chose faite cet été. Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée de la Consommation, a annoncé le 13 mars le lancement d’un futur logo provisoirement intitulé « Origine-info », destiné à « améliorer la transparence sur l’origine des produits alimentaires transformés […] pour permettre au consommateur de choisir en toute connaissance de cause ». Cet étiquetage indiquerait la provenance des principaux ingrédients du produit. Reste à en définir les modalités précises.

Pour cela, la ministre avait réuni les principales associations de consommateurs (UFC-Que Choisir, CLCV, Familles rurales et Foodwatch), les fédérations d’industriels de l’agroalimentaire et les représentants des enseignes de la grande distribution. Étonnamment, manquaient à l’appel l’ensemble des syndicats agricoles, alors même qu’ils alertent depuis longtemps sur la concurrence qu’ils subissent de la part des importations alimentaires (matières premières comme produits transformés).

Lignes de fracture

Le projet a été favorablement accueilli par l’ensemble des participants. Mais deux lignes de fracture sont apparues entre industriels et ministère d’une part, et associations de consommateurs d’autre part. Tout d’abord, le futur cahier des charges prévoit un affichage volontaire. D’après le ministère, le cadre juridique de l’Union européenne (UE) ne permet pas aux États membres d’imposer des contraintes plus strictes que le règlement européen d’information aux consommateurs (Inco). Pour l’UFC-Que Choisir, « c’est inadmissible ».

Deuxième point de friction, l’endroit de l’affichage. Les associations exigent qu’il soit présent sur l’emballage. L’UFC-Que Choisir rappelle le précédent du Nutri-Score : les aliments classés E sont rarement étiquetés, et il en ira sans doute de même pour l’origine, les fabricants vertueux indiquant leurs sources d’approvisionnement, tandis que les produits utilisant des matières premières importées ne seront pas étiquetés. À l’inverse, les transformateurs souhaitent pouvoir dématérialiser l’affichage, pour avoir plus de souplesse. Ils expliquent être parfois contraints par la saisonnalité de la production (les matières premières ne proviennent pas toujours du même pays selon la période de l’année). Quant aux distributeurs, deux d’entre eux, Système U et Casino, se sont montrés favorables à un étiquetage sur l’emballage.

D’autres points du cahier des charges restent à affiner :

  • la définition d’un « ingrédient » ;
  • le détail de l’origine (les mentions « UE » et « non UE » sont-elles acceptables ?) ;
  • le pourcentage à indiquer quand la proportion d’un ingrédient fluctue ;
  • les produits alimentaires concernés (par exemple, les boissons et les aliments pour animaux sont-ils concernés ?) ;
  • la taille et le design du logo.

La ministre a fixé la date butoir du 1er mai pour s’accorder, « afin d’aboutir à l’été ».

Les consommateurs doivent évidemment avoir accès à cette information. C’est d’ailleurs ce qu’ils réclament, selon une enquête du collectif En Vérité (lire l’encadré). Mais quand Olivia Grégoire les cite en tant que « parties prenantes non négligeables » de la chaîne alimentaire et évoque leur « influence », c’est oublier un peu vite les contraintes budgétaires face à l’inflation d’une partie des ménages français et l’influence du marketing sur les comportements inconscients d’achat. Résoudre la crise agricole passera par d’autres mesures.

La proposition du collectif En Vérité

Le collectif En Vérité regroupe des industriels qui souhaitent améliorer la transparence sur leurs produits : origine des matières premières, processus de fabrication, type d’agriculture, additifs, qualité nutritionnelle, etc. D’après une étude commanditée par le collectif, le prix et l’origine des produits sont les deux principaux critères qui déterminent l’acte d’achat, et 96 % des consommateurs souhaitent disposer de cette information. Fort de ce constat, il a élaboré de son côté un logo (ci-dessous) pour essayer d’éclairer le consommateur.

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