
par Grégory Caret
par Grégory Caret
Depuis les crises successives (Covid, guerre en Ukraine, explosion des tarifs de l’énergie, hausses des cours des matières premières…), les prix des produits de grande consommation (alimentation, hygiène-beauté, entretien) ne cessent d’augmenter. Rendant illusoire un retour à des niveaux d’avant-crise. Pour évaluer l’inflation réelle subie par les consommateurs sur ces produits vendus en grandes surfaces, nous utilisons nos propres relevés en magasins. Et le constat est implacable : non seulement l’inflation est bien supérieure aux données officielles mais elle est en partie décorrélée de toute réalité économique. Cette « surinflation » sur les produits du quotidien s’explique par les marges et bénéfices engrangés par quelques grands groupes de l’industrie agroalimentaire et de la distribution. Chaque mois, nous mettons à jour nos données sur l’évolution des prix afin de suivre au plus près ce que paient les consommateurs quand ils passent à la caisse d’une grande surface. Nous avons ainsi pu mesurer l’inflation réelle depuis fin 2021.
En avril, les prix en grandes surfaces redécollent. Avec une hausse des prix de près d’un point, l’inflation mensuelle des prix en grandes surfaces atteint un niveau inédit depuis 2 ans, malgré les promesses de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) qui s’engageait à une stabilité des prix à l’issue des négociations commerciales entre les industriels et les distributeurs le mois dernier. Les marques nationales sont deux fois plus impactées que les marques de distributeurs (MDD).
L’épicerie sucrée est particulièrement touchée avec des prix en hausse de 2 % sur un seul mois. Les produits chocolatés augmentent le plus avec une hausse de prix de 7 % en avril par rapport à mars ! Ces hausses répercutent la flambée des prix de la fève de cacao suite aux mauvaises récoltes de cacao en Côte d’Ivoire et Ghana, premiers producteurs mondiaux.
Le secteur des boissons non alcoolisées est également touché par une forte inflation en avril (+1,3 %). Les industriels et distributeurs justifient les hausses de prix par l’entrée en vigueur du nouveau calcul de la taxe soda dont le montant a doublé pour les boissons très sucrées. En rayon, on voit ainsi une envolée du prix :
Certaines MDD ne sont pas épargnées :
Néanmoins, toutes les marques de boissons sucrées n’ont pas (encore) augmenté leurs prix. Les prix sont stables chez Orangina, Red Bull ou Eco+. Les boissons sans sucre, y compris avec édulcorant, n’ont pas vu leur prix fluctuer. Les autres rayons touchés par de fortes hausses ce mois-ci sont l’animalerie (+1,2 %), la crèmerie (+1,2 %), les bières (+1,3 %) et les surgelés (+1,3 %).
Relevés de prix réalisés quotidiennement dans les 6 500 magasins équipés d’un service drive. Indice de prix calculé sur un panier de 1 181 produits de grandes marques ou de marques de distributeurs représentatif des achats en grandes surfaces.
Grégory Caret
Observatoire de la consommation
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