Roselyne Poznanski
Aides financièresCes organismes auxquels on ne pense pas toujours
Bénéficier d’un coup de pouce financier en cas de difficultés est toujours bienvenu. Au-delà des aides sociales usuelles et des aides déployées à la faveur de la crise du Covid-19, différents organismes ou prestataires peuvent être sollicités. À condition d’y penser.
Difficile de dénombrer les aides financières octroyées par les établissements publics ou les organismes sociaux tant elles sont nombreuses… Pêle-mêle, il y a les aides en direction :
- des familles (mesdroitssociaux.gouv.fr) ;
- des étudiants (etudiant.gouv.fr) ;
- des demandeurs d’emploi ;
- des créateurs d’entreprise ;
- des personnes âgées (pour-les-personnes-agees.gouv.fr) ;
- des personnes handicapées (monparcourshandicap.gouv.fr)...
Sans oublier, de façon plus récente, les aides financières mises en place par le gouvernement depuis le début de la crise sanitaire du Covid-19 en faveur des entreprises, des microentrepreneurs, des professionnels libéraux et des indépendants.
Pour autant, en parallèle, un certain nombre d’organismes auxquels on ne pense pas forcément peuvent également donner des coups de pouce financiers ou donner accès gratuitement et ponctuellement à des prestations d’ordinaire payantes. Pour y prétendre, il est d’abord nécessaire d’être adhérent, cotisant, assuré ou sociétaire. Il faut ensuite répondre aux conditions préalables posées par chaque organisme (faibles ressources…), constituer un dossier et joindre les différents justificatifs (avis d’imposition, factures…). Petite revue non exhaustive des possibilités existantes.
Les caisses de retraite
De longue date, les caisses de retraite complémentaire Agirc-Arrco disposent d’un service action sociale pour leurs adhérents actifs ou retraités. Les aides prennent souvent la forme de prestations gratuites. Par exemple, dès 50 ans, les salariés peuvent bénéficier gratuitement d’un bilan préventif de santé en plus de celui éventuellement accessible proposé par l’assurance maladie. Dès 75 ans, une aide à domicile momentanée peut être proposée gratuitement lorsque l’on est confronté à une difficulté passagère (hospitalisation à domicile, absence de l’aidant habituel…). Dans ce même esprit, « le diagnostic bien chez moi » permet de bénéficier gratuitement, in situ, des conseils d’un ergothérapeute pour rester autonome à domicile le plus longtemps possible.
L’Ircantec, le régime de retraite complémentaire des contractuels de la fonction publique, dispose, lui aussi, de différentes aides en faveur de ses cotisants actifs ou de ses retraités aux faibles ressources : aide au renouvellement de certains gros équipements ménagers (réfrigérateur, lave-linge, ordinateur…), au paiement des dépenses d’énergie ou des frais d’un déménagement…
La CNAVPL, le régime de base de tous les professionnels libéraux (hors avocats), déploie également différents types d’aides : par exemple, envoi ponctuel d’une aide-ménagère, participation au financement du réaménagement du domicile, à l’achat de matériel médical, aux frais d’obsèques, etc.
Les groupes de protection sociale
Gérés de façon paritaire, ces groupes rassemblent à la fois des caisses de retraite complémentaire et des sociétés d’assurance mutuelle. Tous disposent de services action sociale qui peuvent aider les publics en fragilité. Les aides visent en priorité les aidants et les personnes handicapées, mais ponctuellement, comme chez Malakoff Humanis, elles peuvent aussi être octroyées pour pouvoir honorer certaines factures à certains prestataires (bailleur, énergie…).
Les assureurs
Montrés du doigt lors du premier confinement pour avoir souvent refusé de couvrir les pertes d’exploitation des professionnels obligés d’interrompre leur activité (restaurateurs…), les assureurs cherchent aujourd'hui à se montrer plus solidaires. Nombre d’entre eux ont ainsi pris diverses mesures extracontractuelles ponctuelles (suspension du décompte des jours d’inhabitation pendant la période de confinement pour les personnes ayant un contrat habitation chez Axa France…) et adopté une attitude plus souple qu’auparavant (accélération du règlement des sinistres, mise en place de facilités de paiement des primes…).
D’autres dispensent directement (et non au travers d’une fondation comme cela est souvent le cas) des aides à des personnes confrontées à des difficultés, hors contexte spécifique de la crise du Covid. Par exemple, chez Swiss Life, les détenteurs d’une complémentaire santé individuelle ayant de faibles revenus, ou un enfant handicapé à charge, ou étant eux-mêmes handicapés ou confrontés à une difficulté médicale importante, peuvent solliciter le fonds d’action sociale (crée en 2015). Une aide ponctuelle allant jusqu’à 1 000 € en moyenne pour des travaux d’aménagement, le financement d’un fauteuil roulant ou encore la prise en charge de soins coûteux, très peu remboursés par l’assurance maladie obligatoire, peut ainsi être octroyée.
Les assureurs mutualistes
À la Macif par exemple, le fonds de solidarité (crée en 1974) permet à quelques sociétaires confrontés à un important sinistre auto ou habitation non pris en charge par leur contrat d’obtenir une éventuelle aide financière supplémentaire. Par ailleurs, tout actif ayant souscrit un contrat auto, habitation ou santé depuis au moins 18 mois peut bénéficier d’une « prestation solidarité chômage » s’il est dans ce cas depuis au moins 6 mois. En fonction de sa perte de revenus, cette prestation lui garantit la prise en charge partielle ou totale de ses cotisations durant 1 an maximum. De façon plus spécifique, puisqu’à destination des indépendants ayant souscrit une assurance professionnelle, la Maif a par exemple prévu une indemnisation forfaitaire de 3 000 € en cas d’hospitalisation Covid dans un service de réanimation.