Saint-Valentin empoisonnée100 % des fleurs testées sont contaminées
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Offrir des fleurs pour la Saint-Valentin, un geste d’amour ? Pas si sûr. Derrière ces bouquets se cache un danger invisible. Notre test en laboratoire, publié dans le magazine Que Choisir n° 644 (1), révèle une contamination massive des fleurs coupées par des pesticides, dont certains interdits en Europe, mettant en péril la santé de ceux qui les manipulent. Aujourd’hui, aucune réglementation ne limite ces résidus toxiques sur les fleurs coupées. Face à cette situation alarmante, l’UFC-Que Choisir exige des mesures immédiates pour protéger la santé publique et l’environnement.
Des chiffres alarmants
Nos analyses (2) menées en laboratoire sur 15 bouquets de roses, gerberas et chrysanthèmes achetés en boutique, en grande distribution, et en ligne, montrent que 100 % des fleurs testées sont contaminées. Nous avons retrouvé jusqu’à 46 résidus de pesticides différents sur un même bouquet. Ces substances incluent des cancérogènes avérés et des perturbateurs endocriniens qui menacent directement la santé de ceux qui les manipulent quotidiennement.
L’absence criante d’une réglementation
L’alerte sur l'impact des pesticides dans les fleurs coupées a pris une ampleur dramatique avec le décès d’une enfant de 11 ans, victime d’une leucémie après l’exposition in utero aux pesticides inhalés par sa mère, alors représentante en fleurs chez un grossiste.
À ce jour, aucune réglementation ne limite la présence de résidus de pesticides dans les fleurs coupées, dont 80 % sont importées de pays autorisant encore l’usage de substances hautement toxiques. L’impact de ces produits sur les consommateurs reste inconnu. Saisie en décembre 2024, l’ANSES mène actuellement une expertise sur les
risques pour les travailleurs du secteur et les mesures de protection à mettre en place.
L’UFC-Que Choisir appelle les autorités à élargir ces recherches afin d’évaluer également les risques pour les consommateurs, en particulier ceux qui manipulent régulièrement ces fleurs.
L’UFC-Que Choisir exige des mesures immédiates
Face au scandale sanitaire et environnemental des pesticides dans les fleurs coupées, nous demandons :
- Une réglementation stricte sur les doses maximales de résidus de pesticides dans les fleurs coupées ;
- L’interdiction d’importer des fleurs traitées avec des pesticides interdits en Europe avec un renforcement des contrôles par les autorités sanitaires et douanières ;
- Une obligation d’étiquetage pour informer les consommateurs sur l’origine et les traitements subis par les fleurs ;
- L’élargissement des recherches de l’ANSES pour évaluer les risques sanitaires encourus par les consommateurs exposés aux résidus de pesticides présents dans les fleurs.
Des alternatives existent !
Pour une Saint-Valentin plus responsable, privilégiez les fleurs biologiques, dont la certification interdit l’usage des pesticides chimiques. Opter pour des fleurs françaises et de saison permet aussi de limiter l’exposition aux substances les plus toxiques et de réduire leur impact environnemental, notamment leur lourd bilan carbone.
(1) Le magazine Que Choisir n° 644 paraîtra en kiosque le 20 février, mais l'article complet est d’ores et déjà disponible en ligne sur www.quechoisir.org.
(2) L’UFC-Que Choisir a acheté, en janvier, 15 bouquets de fleurs (5 gerbéras, 5 roses et 5 chrysanthèmes) dans différents circuits de distribution : grande surface, fleuriste et commerce en ligne. Chaque bouquet a été soumis à des analyses en laboratoire pour détecter la présence de près de 600 résidus de pesticides, incluant les pesticides interdits en Europe. Les résultats ont permis d’identifier les molécules les plus toxiques et de mesurer leur concentration, révélant une contamination massive et inquiétante.