RoamingLes consommateurs européens sont surfacturés à hauteur de 3,52 milliards d'euros par an
Les 40 associations de consommateurs en Europe membres du BEUC dont l'UFC-Que Choisir en France, accusent la GSM Association d'exercer un chantage économique sur les parlementaires pour faire capoter le projet de règlement de la commission européenne.
Les associations rendent publique, ce jour, une étude qui démonte une à une les affirmations de la GSMA selon lesquelles la régulation serait préjudiciable à tout le monde, et confirme l'existence de pratiques anticoncurrentielles qui expliquent les prix aberrants imposés aux consommateurs européens depuis plus de 10 ans.
1) Les opérateurs ne disent pas la vérité sur les prix. Les prix du roaming n'ont pas diminué depuis 2005 comme l'a souligné la commission européenne. Ainsi, les baisses de prix de gros (IOT) que les opérateurs ont annoncé avoir mis en oeuvre entre eux n'ont pas été répercutées aux consommateurs.
2) Les opérateurs européens ont délibérément mis en oeuvre une stratégie « de prix faciaux » qui consiste à sortir des offres à des prix faciaux moins élevés pour affirmer qu'un prix de détail régulé pourrait priver certains consommateurs de ses offres plus attractives. En réalité, soit ces offres concernent une niche étroite de clients et sont donc inadaptées à la masse des consommateurs, soit sont très contraignantes à l'usage, soit encore s'avèrent être dans certains cas plus chères que le tarif de base !
3) Ils ont sous estimé volontairement l'accroissement de la demande de roaming, que pourrait provoquer une baisse des prix et qui viendrait en partie compenser la baisse des revenus.
4) Ils ont surestimé l'impact économique sur le secteur pour mettre une pression démesurée sur les parlementaires. La baisse estimée des investissements de 500 millions d'euros imputés à la régulation, représenterait 0,5 à 1,5% des investissements totaux dans le secteur en Europe soit une baisse quasi indécelable. La rentabilité d'un opérateur (Ebitda) comme Vodafone baisserait de 0,5 % seulement.
5) Ils font un aveu implicite de collusion lorsqu'ils menacent d'augmenter à l'unisson les prix des communications nationales.
Il est temps de bâtir l'Europe des Télécommunications que permettent les réseaux interconnectés. Pourquoi continuer à faire payer un appel au consommateur 5, 10 parfois 18 fois plus cher si les coûts sont proches d'un appel national et que la concurrence est supposée réelle ?
Les prix de détail en roaming international ne devraient donc pas excéder 0,32 euro ht et 0,24 euro ht en roaming local. « Par défaut », tout consommateur devrait pouvoir bénéficier de ces prix. L'étude montre que l'économie pour les consommateurs européens (grand public et entreprises) serait de 3,5 milliards d'euros par an.