RoamingLa volte-face des députés européens
A une très courte majorité (22 contre 21), les députés européens de la commission IMCO (marché intérieur et protection des consommateurs), ont finalement décidé d'amputer le rapport de la commission et compromettre la réforme attendue du roaming. Même le rapporteur du texte, Joseph Muscat, a voté contre son propre rapport !
Sous la pression continue du lobbying de la GSMA (GSM association), le consommateur français à Berlin qui téléphone en Allemagne devra encore payer 0,70 euro/minute (TTC) alors que le coût estimé pour l'opérateur ne dépasse pas 0,14 euro.
Si personne ne conteste la légitimité des opérateurs à faire des gains importants, comment justifier qu'un règlement européen les autorise à pratiquer des marges de 357 % ?
Pour bénéficier de ce tarif excessif, le consommateur devra de surcroît en faire expressément la demande (sauf s'il est un nouvel abonné) sans quoi son opérateur pourra continuer à lui facturer 1,06 euros /minute, comme il le fait aujourd'hui en moyenne en Europe.
Puisque le prix d'un appel en roaming, c'est-à-dire passé depuis l'étranger, est très proche du coût d'un appel national (4 ou 5 centimes en plus), le prix du roaming devrait converger progressivement vers le prix des appels nationaux. C'est là une vérité économique que les députés ne devraient pas ignorer. Cette convergence légitime permettra de créer, enfin, un vrai marché européen des télécommunications.
Le vote de la Commission IMCO est donc un vote contre l'Europe des Télécommunications réclamée par la Commission européenne et les millions de citoyens européens en déplacement sur le continent.
A quelques semaines de l'examen de ce texte en commission industrie (le 12 avril) puis en séance plénière, l'UFC-Que Choisir exhorte les députés européens, représentant tous les citoyens européens :
- A ne pas céder aux intérêts catégoriels des opérateurs de téléphonie mobile,
- A ne pas enterrer l'Europe des Télécommunications et la convergence des prix du roaming vers le prix des appels nationaux.