Il faut s'attaquer aux rentes de situation !
Alors que le Président de la République s'apprête à rendre publiques des mesures destinées à renforcer le pouvoir d'achat des ménages, l'UFC-Que Choisir considère qu'il est impératif de s'attaquer à tous les grands secteurs de la consommation où, manifestement, les opérateurs économiques profitent de rentes de situation.
En premier lieu, l'association demande une remise à plat des indicateurs de prix, pour restaurer la confiance des consommateurs, autour des axes suivants : la prise en compte du taux de dépenses contraintes, la réintégration d'une partie des annuités liées aux emprunts, la non prise en compte de « l'effet qualité » lorsque le produit ancien n'est plus disponible, la publication d'indices différenciés qui, par exemple, prennent en compte l'âge du ménage, car un ménage âgé de 30 ans consacre une part 5 à 7 fois plus élevée de son revenu au logement.
Il est indispensable, par ailleurs, de restaurer la concurrence dans certains grands secteurs.
Pour la grande distribution (10 à 20 % du budget), la réforme de la loi Galland n'aura d'effets durables que si la concurrence est restaurée dans les zones de chalandise. L'UFC-Que Choisir préconise qu'il faudra, dans certaines zones déficitaires, implanter de nouvelles surfaces et dans d'autres, opérer à des échanges de surface entre enseignes.
Dans les télécommunications (2 à 5 % du budget), la loi Chatel votée il y a deux jours ne comporte aucune mesure susceptible de restaurer la concurrence entre 3 opérateurs mobiles alors que le potentiel d'une baisse importante des prix à court terme est possible.
Dans le secteur de la banque de détail, l'absence de concurrence sur les 280 frais bancaires recensés explique que la marge du banquier, sur un virement par exemple, avoisine les 95 % depuis plus de 10 ans.
Dans le secteur de l'énergie (carburant, 2 à 8 % du budget), l'UFC-Que Choisir renouvelle sa demande d'une contribution exceptionnelle sur les compagnies pétrolières qui font fructifier la hausse du prix du baril pour financer le développement des transports alternatifs.
Certaines professions ont constitué des rentes de situation protégées par la réglementation. Ainsi, les huissiers qui pour un même acte font payer l'intervention elle-même et perçoivent en sus un droit proportionnel à l'amende à la fois sur le débiteur et sur le créancier.
Enfin, en ce qui concerne les dépenses de logement (15 à 40 % du budget), l'augmentation des loyers de 3,6 % en 2005 et de 3,9 % en 2006 montre que l'indexation des loyers sur « l'indice de référence des loyers » a eu un impact modérateur limité pour les consommateurs. Il est nécessaire de revoir le mode d'indexation. La progression rapide du résultat net de GDF ne justifie pas aujourd'hui une augmentation du prix du gaz.
Enfin, s'agissant des services dont la gestion est déléguée (eau et déchets, 3 % du budget), l'UFC-Que Choisir demande aux élus locaux de faire baisser le prix facturé aux ménages.