Obésité infantile et publicités téléviséesProtégeons nos enfants du fléau sanitaire du XXIe siècle
Diabète, maladies cardio-vasculaires, déficiences articulaires et visuelles, réduction de l'espérance de vie, dépressions : bien plus que quelques kilos de trop, l'obésité génère de nombreux handicaps à venir, et est en passe de devenir le mal du siècle... Relativement protégée il y a encore quelques années, la France n'échappe plus à la pandémie. Conformément au rapport 2005 de la CNAM un enfant sur six est obèse. Selon des pédiatres, le risque qu'un jeune obèse le reste à l'âge adulte peut atteindre le taux effrayant de 70%... La prise en charge restant difficile et encore peu évaluée, il est donc fondamental de prévenir dès le plus jeune âge la prise de poids excessive des enfants.
Pour cela, il est indispensable de dépasser le cadre strictement médical en impliquant l'ensemble des acteurs de la collectivité (parents d'élèves, pédiatres, associations de personnes obèses, associations de consommateurs, etc.) afin d'agir sur les principaux facteurs responsables de cette évolution alarmante, au premier rang desquels l'alimentation.
Faute de règles nutritionnelles obligatoires et d'actions volontaristes chez nombre de décideurs et de professionnels de la restauration scolaire, trop de cantines sont aujourd'hui les mauvais élèves de la nutrition et trop peu participent à l'éducation alimentaire de nos enfants. Par ailleurs, l'industrie alimentaire gave jusqu'à l'indigestion les enfants de produits trop gras et trop sucrés, et inonde les ondes de flots publicitaires pour ces produits, y compris durant les programmes télévisés pour enfants... Nous avons décidé de dépasser le stade de l'écoeurement pour passer à l'action au bénéfice de la bonne santé des générations futures.
En effet, aujourd'hui comme hier, nous avons la responsabilité de dire, avec la tonalité qui nous est propre, ce qui ne va pas quand la situation devient extrêmement préoccupante, et ce qu'il convient de faire pour redresser la barre.
Ensemble, interpellons les pouvoirs publics, nos parlementaires, notre Gouvernement pour qu'ils adoptent la Loi qui préservera nos enfants de l'obésité.
Le constat : Les chiffres clés
- 5,7% : taux annuel de croissance de l'obésité en France, croissance comparable à celle observée sur le continent nord-américain il y a trente ans
- 1,5 million d'enfants obèses
- 50% à 70% des jeunes obèses, selon leur âge, le resteront une fois adultes
- 2 fois plus de risques d'attaques cérébrales pour les personnes obèses
- 10 ans d'espérance de vie en moins pour les personnes en situation d'obésité importante
- 27% de dépenses de soins en plus pour les personnes obèses
- 75 à 130 milliards d'euros par an : coût européen de l'obésité en dépenses de santé
- 87% des produits alimentaires promus dans les publicités télévisées à destination des enfants, diffusées en 2007, sont déséquilibrés
Tirant les conséquences de ce constat, les acteurs intéressés par l'obésité infantile proposent des outils législatifs et règlementaires permettant de lutter et de prévenir le fléau sanitaire qu'est l'obésité infantile
Un régime parlementaire équilibré : Les idées force
Une restauration scolaire de qualité... nutritionnelle
L'enquête de l'AFSSA(1) de février 2007, réalisée sur 784 établissements du secondaire, révèle que la circulaire de 2001 de l'Education Nationale sur la qualité nutritionnelle dans les cantines est largement inappliquée : 25% ne l'appliquent jamais et 11% des établissements ne la connaissent même pas ! En rendant obligatoire, par une loi ou un Règlement, la circulaire de 2001, comme le proposait l'avis n° 47 du CNA (2) , l'Etat pourrait enfin garantir aux élèves des repas équilibrés.
Le harcèlement nutritionnel des enfants... tolérance zéro !
Une étude (3) a démontré que 87% des publicités télévisées lors des programmes pour enfants portent sur les produits les plus déséquilibrés. Il en va de même pour les autres actions de marketing alimentaire (confiseries aux caisses, promotions, têtes de gondoles et prospectus). Les chartes volontaires des professionnels s'étant révélées inefficaces, seule une loi peut aujourd'hui assainir le marketing alimentaire à destination des enfants.
Une consommation des fruits et des légumes... revitaminée
Au cours des 40 dernières années, la consommation des fruits frais a baissé de 17%, et celle des légumes s'est effondrée de 40%. Pour inverser cette tendance, dynamiser la consommation de ces produits bons pour la santé, la filière fruits et légumes doit bénéficier de la recherche publique (qualité gustative, variétés, durées de conservation...), d'un programme d'aide à la consommation dans les écoles, comme il en existe pour le lait et les produits laitiers, et d'achats d'espaces publicitaires à taux réduits.
Des aliments moins gras et moins sucrés
En 3 générations, la consommation des confiseries a été multipliée par deux, celle des boissons sucrées par trois et celle des crèmes desserts par huit ! Il est urgent d'améliorer l'offre alimentaire de nos enfants en contraignant les entreprises à diminuer les teneurs en matières grasses, sucre et sel de leurs produits.
N'hésitez pas à télécharger le tract et à l'adresser à votre député,
(1)Agence française de Sécurité Sanitaire des Aliments (2)Avis n° 47 du Conseil National de l'Alimentation, sur la restauration scolaire révisant les avis antérieurs du CNA, adopté le 26 mai 2004 (3) Étude publiée par l?UFC-Que Choisir - sept. 2007