Nouveaux packagesLe grand bluff des banques !
A la veille de la réunion du Comité Consultatif du Secteur Financier chargée de dresser le bilan des engagements pris par les banques sur les packages, l’UFC-Que Choisir s’alarme du nouveau coup de bluff des banques françaises et saisit le Ministre de l’Economie.
Le 21 septembre dernier, après de multiples études qui dénonçaient le surcoût et l’inadéquation des packages aux besoins réels des consommateurs, les banques ont pris devant le Ministre de l’Economie deux engagements pour les réformer et ainsi échapper à une intervention législative. Les engagements étaient les suivants : 1 : « mettre en place une nouvelle génération de forfaits personnalisables par le client » ; 2 : « garantir que les forfaits présentent toujours un avantage tarifaire par rapport à l’offre à la carte ». Rappelons que les packages équipent aujourd’hui la majorité des Français.
9 mois plus tard, les banques ont bel et bien accouché de nouveaux forfaits mais ces nouveaux nés sont de lamentables clones de leurs aînés ! En effet, sur les 12 banques étudiées par l’UFC-Que Choisir en mai 2010, 7 nouveaux packages sont aujourd’hui en place. Mais seuls 2 (BRED et LCL) présentent un réel progrès pour le consommateur.
Les 5 autres packages présentent une baisse du nombre de leurs produits dans leur formule commune de base (le « socle »), auxquelles s’ajoutent des « options » qui sont sensées répondre à l’engagement de « personnalisation ». Mais cette baisse du nombre de produits du socle ne s’est pas accompagnée, loin s’en faut, d’une véritable baisse de tarif. Le désolant palmarès est le suivant :
BNP Paribas, alors que son package perd 3 produits, augmente son tarif de 0,36€ !
Le package du Crédit Agricole Ile de France perd 1 produit sur 6, mais son tarif reste le même !
Le package de la Caisse d’Epargne Ile de France perd 5 de ses 13 produits, mais son prix ne baisse que de 3,6€, passant de 84,6€ à 81€/an !
Comme si cela ne suffisait pas, ces nouveaux socles contiennent encore et toujours des produits parfaitement inutiles et/ou surfacturés : c’est le cas des assurances moyens de paiement, superflues depuis la Directive SEPA, ainsi que de l’assurance du compte qui ne bénéficie qu’à la banque. Sans parler de certains produits qui, contrairement à l’obligation légale de n’inclure dans les packages que des produits proposés à l’unité, ne sont pas proposés individuellement (compte rémunéré, etc.).
De même, l’« avantage tarifaire » promis n’est pas au rendez-vous : les packages de la Caisse d’Epargne Ile de France ou du Crédit Agricole Ile de France contiennent tant de services gratuits soit légalement (ex : chéquier) soit à l’unité (ex : connexion internet) que la prise à l’unité est bien plus intéressante.
Partant de ces socles chers et toujours chargés de produits inutiles, la « personnalisation » ne peut donc se faire qu’au prix d’une hausse tarifaire aussi importante qu’injustifiée !
Seuls les forfaits de la BRED et de LCL montrent la voie de vrais packages personnalisables dans l’intérêt du client : des socles restreints de produits utiles (2 pour la BRED, 1 pour LCL !) permettant une vraie personnalisation et des avantages tarifaires réels.
A partir de ce premier constat édifiant, l’UFC-Que Choisir demande au Ministre de l’Economie de saisir l’Autorité de Contrôle Prudentiel afin de réaliser une étude complète du nouveau paysage des packages et de tirer toutes les conséquences quant aux offres « trompe-l’œil » !