Loi de finances - transports collectifs urbainsEn 2007, l'Etat va financer... deux lignes de bus !
La loi de finances 2007, qui vient d'être votée à l'Assemblée nationale, prévoit que le budget de l'Etat accorde 50 millions d'euros aux transports collectifs urbains. Ce financement ridicule, qui représente la mise en place de deux lignes de bus, met en lumière le désengagement de l'Etat pour les transports en commun alors même que le besoin d'offres alternatives au pétrole est une priorité cruciale pour les ménages.
Ces 50 millions d'euros serviront pour l'essentiel à financer des projets en voie d'achèvement et qui n'avaient pas reçu les subventions attendues. Par exemple, les lignes de tramway de Bordeaux et de Nantes n'ont respectivement obtenu que 37 et 28 % des aides attendues de l'Etat. Au final, seuls six millions d'euros serviront à des nouveaux projets.
L''Etat a longtemps accordé une subvention aux collectivités locales, en moyenne 17 % du budget, pour la mise en travaux de nouvelles lignes de transport en site propre (métro, RER, tramway et bus écologique). Mais, depuis 2004, le Gouvernement a décidé de réduire cette subvention à une peau de chagrin.
Dans son rapport d'avril 2005, la Cour des Comptes a parfaitement souligné les conséquences néfastes de ce renoncement: « il n'est pas certain, qu'à l'avenir, d'autres autorités organisatrices dont les projets des transports en site propre n'étaient pas aussi avancés, opteront pour ce type d'investissement alors qu'elles ne seront plus aidées par l'Etat ».
Le désengagement de l'Etat est particulièrement préjudiciable pour le consommateur qui souhaite diminuer sa dépendance au pétrole. Le prix du carburant ayant augmenté de 24 % en trois ans, il est essentiel de pouvoir donner la possibilité aux ménages de se reporter vers des transports alternatifs.
Ne pas investir dans les transports en commun constitue donc une très mauvaise nouvelle pour le pouvoir d'achat car les consommateurs vont rester prisonniers de l'inflation pétrolière.
L'UFC Que Choisir demande au Gouvernement de ne pas multiplier les mesures gadgets, comme le chèque transport, et de mettre en oeuvre un plan Marshall pétrole pour la diminution de la dépendance au pétrole. Ce plan porterait sur quatre axes prioritaires :
- accroître la quantité et la qualité de l'offre de transports en commun,
- baisser le prix des automobiles à moteurs économes,
- développer le fret ferroviaire en construisant des infrastructures adaptées,
- favoriser la recherche-développement dans les énergies renouvelables.
Ce plan Marshall pétrole devrait être financé par une affectation partielle des recettes de la TIPP encaissées par l'Etat et par une taxe exceptionnelle sur les profits des compagnies pétrolières.