Envolée des prix de la volaille de 26 % en cinq ansLes consommateurs en ont assez de se faire plumer !
A la veille du Salon de l’Agriculture, l’UFC-Que Choisir démontre sur la base d’une analyse de l’évolution des prix du poulet et de la dinde en grandes surfaces*(1), qu’éleveurs et consommateurs sont une nouvelle fois les dindons de la farce jouée par les intermédiaires qui leur confisquent la baisse continue observée sur les cinq derniers mois sur le prix agricole de la volaille.
Suite à la baisse du prix des céréales, le prix auquel les éleveurs vendent leurs volailles aux industriels a logiquement baissé de 2,5 %. Mais en rayon, quasiment aucune baisse n’a été consentie aux consommateurs. Ainsi, sur les dix derniers mois le prix du poulet a continué à augmenter (+ 3,7 %), quant à la dinde, son prix a explosé (+ 6 %) !
Si l’on analyse ces chiffres de plus près, c’est dans les produits de marques nationales et de marques distributeurs que l’on observe le plus ce retard à répercuter les baisses. Au rayon poulet, l’escalope « Le Gaulois » a gagné + 4,5 % et le filet de poulet jaune des « Magasins U » (240 g) + 8 %. Pour la dinde, l’escalope « Maître Coq » (240 g) a pris + 6,2%, mais c’est l’escalope « Volaé » d’Intermarché (240 g) qui s’est littéralement envolée avec + 13,2 % d’augmentation !
C’est uniquement pour les produits 1er prix que les industriels et les distributeurs répercutent assez fidèlement aux consommateurs l’évolution des prix agricoles. Ainsi pour le filet de dinde premier prix, l’augmentation globale s’est limitée à 2,5 %, quant au poulet, il a même consenti une baisse de 1,3 % ! Malheureusement, compte tenu du faible nombre de références disponibles en rayon et de leur part de marché réduite (de l’ordre de 10 %), ces produits premiers prix pèsent trop peu pour avoir un impact sensible dans l’évolution globale des prix de la volaille.
Cette nouvelle hausse injustifiée ne fait que s‘ajouter aux précédentes qui, mises bout à bout, portent à 26 % l’augmentation du prix de la volaille sur les cinq dernières années, alors que sur la même période l’inflation pour l’ensemble des produits alimentaires était de 10,8 %. Les intermédiaires entonnent donc à nouveau le refrain « Marge à l’ombre » déjà entendu en 2007-2009, où après avoir répercuté de fortes hausses des matières premières agricoles, ils avaient confisqué la baisse de prix au détriment des consommateurs.
Dans la droite ligne du pacte consumériste adressé aux candidats à l’élection présidentielle, l’UFC-Que Choisir entend que soit garantie la corrélation entre les prix agricoles et les prix en rayon sur les produits bruts ou peu transformés, et demande donc la mise en place du coefficient multiplicateur, seul dispositif à même de contraindre les professionnels à répercuter les baisses de prix aux consommateurs.
*(1) : Etude d’évolution des prix pour 13 références de filet de poulet et d’escalope de volaille, réalisée entre mars et décembre 2011, sur 237 hypermarchés et supermarchés, dans 75 départements.