Distributeurs automatiques dans les écolesLa loi de Santé Publique encore menacée !
La lettre et l'esprit de la loi de Santé Publique du 9 août 2004 se trouvent actuellement attaqués de toute part.
La lettre tout d'abord : la loi de Santé Publique interdit depuis septembre les distributeurs automatiques dans les établissements scolaires. Entre temps, le Sénateur Gérard DERIOT a publié un rapport pour la Mission de l'Office Parlementaire des Politiques de Santé sur la prévention et la prise en charge de l'obésité (1).
L'UFC-Que choisir s'étonne du caractère contradictoire des mesures proposées dans ce rapport et dénonce en particulier la proposition de réintroduire les distributeurs automatiques dans les écoles, au prétexte de proposer des aliments équilibrés aux élèves. Il s'agit là d'un faux argument, car quels que soient les aliments proposés, ces distributeurs constituent une incitation permanente au grignotage et contribuent donc à l'obésité. Cette proposition est d'autant plus regrettable que le rapport contient par ailleurs des idées innovantes sur le dépistage, la prise en charge des personnes obèses ou encore l'amélioration de la qualité nutritionnelle des produits.
Pour ce qui est de l'esprit, la loi de Santé Publique prévoit également d'accroître le budget de l'INPES (Institut National de Prévention et d'Education pour la Santé) grâce à une taxation de 1,5 % du montant des publicités pour les produits alimentaires. Il s'agit de financer et d'augmenter le nombre de messages sanitaires tels que ceux en faveur de la consommation de fruits et légumes.
L'UFC-Que Choisir dénonce les modalités d'application prévues dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2006. L'exposé des motifs de l'article 40 prévoit que la nouvelle taxation sera l'occasion de baisser le financement de l'INPES par l'Assurance Maladie. Par conséquent, au lieu d'augmenter, le budget de l'INPES resterait inchangé ainsi que ses moyens de communiquer au grand public !
L'UFC-Que Choisir demande que la lettre et l'esprit de la loi de Santé publique soient respectés :
- les distributeurs automatiques ne doivent pas être réintroduits dans les écoles !
- le Gouvernement doit renoncer au désengagement de l'Assurance Maladie dans le financement de l'INPES !
(1) Rapport sur la prévention et la prise en charge de l'obésité par M. Gérard DERIOT, Sénateur - 5 octobre 2005