Vogica a trop forcé

Le forcing des cuisinistes pour doper leurs ventes est bien connu. À Saint-Egrève, dans l'Isère, les pratiques de Vogica étaient carrément frauduleuses. Aussi les plaintes ont-elles afflué à l'UFC-Que Choisir 38. « Les gens avaient l'impression de s'être fait avoir, raconte Évelyne Palatin, une des responsables de l'association locale. En regardant de plus près le fonctionnement du magasin, nous avons réalisé que les vendeurs faisaient tout pour obtenir la signature de contrats : ils harcelaient les clients démarchés à domicile et le délai légal de rétractation de sept jours après achat, applicable dans ce cas-là, n'était pas mentionné sur les bons de commande. » En outre, les commerciaux exigeaient un acompte dès la signature, ce qui est interdit avant la fin du délai de rétraction dans le cadre d'un démarchage. Il arrivait également que le lieu de signature du contrat soit modifié, afin d'échapper aux obligations liées au démarchage à domicile. Autres entourloupes : des cadeaux promis n'étaient jamais fournis et des pseudo-ristournes de 50 % permettaient de forcer la main à des personnes peu au fait des prix. Quant aux règles encadrant le crédit, elles étaient bafouées. Assignés en justice par l'association, dirigeants et vendeurs ont été sanctionnés : un an de prison avec sursis et 15 000 euros d'amende pour le directeur national de Vogica, dix mois avec sursis et 10 000 euros d'amende pour le directeur du magasin de Saint-Egrève, quatre à six mois avec sursis pour cinq vendeurs. L'UFC-Que Choisir 38 a obtenu 60 000 euros de dommages et intérêts. D'autres procès contre le magasin Vogica de Saint-Egrève sont en cours.