Visite en coup de vent
Malgré le cyclone qui venait de s'abattre sur Cuba, l'agence de voyages avait maintenu le séjour dans l'île. Le juge l'a condamnée à indemniser sa cliente.
Dès février 2008, Madame V., de Nantes, s'inscrit auprès de l'agence Paridis Voyages pour un séjour à Cuba programmé en septembre. Quelques semaines avant son départ, la météo annonce un risque important de cyclone dans les Caraïbes. Elle s'en inquiète auprès de l'agence, qui contacte l'organisateur du voyage, Vacances Transat. Pas question d'annuler. On avertit même la cliente qu'en cas d'annulation de sa part, des frais seront à sa charge. Mais quatre jours avant le départ, le cyclone Ike s'abat sur Cuba. Malgré des dégâts considérables sur l'île, le voyage est maintenu. Il se déroule dans des conditions désastreuses : le départ est retardé d'une journée etles touristes, consignés dans leur hôtel, n'en sortent que pour trois visites d'un pays ravagé. À son retour, Mme V. consulte l'UFC-Que Choisir de Nantes. Après un courrier de mise en demeure sans résultat, l'association locale l'aide à engager une procédure devant le juge de proximité. L'agence Paridis Voyages s'exonère de toute responsabilité et renvoie sur Vacances Transat, qui invoque le cas de force majeure. « C'était mal connaître la législation en la matière, déclare Hervé Le Borgne, président de l'association locale. L'agence qui vend un séjour est seule responsable des conditions de son déroulement et la venue du cyclone n'était nullement imprévisible. Ike avait été annoncé et avait sévi avant le départ, le voyage pouvait donc être annulé. » C'est l'argumentation qu'a retenue le juge en condamnant Paridis Voyages à payer une indemnité de 2 500 euros à la cliente.