Tentative d’enfumage
Appelé pour des travaux sur une cheminée, l’artisan a mal fait son travail. Une expertise lui donne tort mais il ne veut rien savoir. La justice a condamné son entêtement.
Pour la réfection d’un conduit de cheminée de sa maison, un habitant de Nantes s’adresse à l’entreprise Atlantique Ramonage, à Thouaré. Les travaux sont effectués au prix du devis (1 802 €) mais, aux premiers froids, la cheminée refoule, ce qui rend l’âtre inutilisable. Alerté, l’artisan explique que, pour un bon fonctionnement, il faut installer une tourelle électrique, soit une dépense supplémentaire de 1 746 €. Guère convaincu, le particulier contacte l’UFC-Que Choisir de Nantes, qui lui recommande de faire procéder à une expertise des travaux. Le rapport de celle-ci est sans équivoque : le professionnel a mal exécuté le travail. La ventilation des locaux est insuffisante, l’isolation opérée dans l’avaloir (hotte au-dessus du foyer qui permet de diriger les fumées) a rétréci le conduit de fumée dans des proportions excessives. « Une telle malfaçon suffit à expliquer le refoulement des fumées, ce qui rend la cheminée inutilisable », conclut le cabinet Arthex, qui a procédé à l’expertise en présence de l’artisan. Mais ce dernier ne veut pas admettre sa responsabilité, ni en supporter les conséquences. Devant un tel comportement, l’association locale conseille à son adhérent d’engager une procédure judiciaire. Le juge de proximité a déclaré l’artisan entièrement responsable et l’a condamné à assumer la responsabilité du préjudice causé. Il doit procéder aux travaux de remise en état pour 738 €, rembourser ceux réalisés en pure perte et payés par le client (1 802 €), indemniser celui-ci pour privation d’usage de la cheminée (200 €) et payer les frais d’expertise (450 €).