Marie Bourdellès
PortraitUne vocation récompensée
Michel Davarend, bénévole au sein de l’UFC-Que Choisir de Nouvelle-Calédonie depuis plus de 20 ans, a reçu une médaille pour son engagement. L’occasion de dresser le portrait d’une association locale active et engagée, située à 17 000 kilomètres de la métropole.
Au cours de ses 22 années d’implication, Michel Davarend a vu grandir l’UFC-Que Choisir de Nouvelle-Calédonie. « Je suis allé à l’assemblée générale de l’association locale (AL) après la Coupe du monde de foot, en 1998. Nous n’étions que trois dans la salle, alors je suis entré au conseil d’administration en tant que secrétaire. Deux ans après, je suis devenu président. Je ne parlais pas trop en public, j’ai appris à le faire ! », se souvient ce Normand arrivé dans le Pacifique en 1989. Depuis, épaulé par les autres bénévoles, il a contribué à l’essor et à la reconnaissance de l’AL. D’abord engagé dans la marine, il se reconvertit en 1992 et intègre le secteur financier. « Je me suis rendu compte de certaines anomalies, en particulier de commissions indûment prélevées », relate-t-il. Lorsqu’il entre à l’UFC-Que Choisir, six ans plus tard, il commence à combattre ces pratiques. Aujourd’hui, « la situation s’est améliorée », se félicite-t-il. Mais la lutte continue, en plus d’actions liées aux spécificités locales : recherche de résidus de pesticides dans les aliments, relevés de prix dans les enseignes de l’île, mais aussi création, en 2006, d’un bulletin d’information diffusé notamment dans les mairies et les commerces. De quoi gagner en visibilité. Ces efforts payent, comme en 2018, lorsque la société exploitante du magasin Casino Johnston (désormais appelé Johnston supermarché) a été condamnée à verser à l’UFC-Que Choisir de Nouvelle-Calédonie 1 million de francs Pacifique (plus de 8 000 €) pour diverses infractions.
Une médaille pour l’association locale
Luce Lorenzin, devenue présidente de l’AL en 2015 (Michel Davarend est actuellement vice-président et trésorier), a souhaité honorer son prédécesseur en écrivant au haut-commissaire de la République à Nouméa. Deux ans plus tard, Michel Davarend était nommé chevalier de l’ordre national du Mérite par le chef de l’État. Cette décoration, l’intéressé refuse de la considérer « à titre personnel ». Pour lui, il s’agit plutôt « d’une reconnaissance de l’AL, qui existe grâce aux bénévoles. Je ne pense pas avoir fait quelque chose d’extraordinaire, car c’est dans ma nature d’informer les gens ».