Jean-Paul Geai
L'opticien était sourd
À Nantes, le responsable du magasin Optical Center refusait de reconnaître le défaut des verres de lunettes. Au tribunal, changement de vue.
La prescription de son ophtalmologue en poche, Mme A. C. se rend au magasin Optical Center de l'allée des Tanneurs, à Nantes. Outre une monture avec des verres à sa vue, elle se fait faire une monture avec des verres solaires. Montant de la facture : 940 euros. Très vite, la cliente éprouve de sérieuses difficultés à utiliser ses lunettes, quelle que soit la monture. Après consultation de l'ophtalmologue prescripteur, elle retourne au magasin afin de faire vérifier la conformité des verres avec la prescription, mais sans aucun résultat. En désespoir de cause, elle consulte une nouvelle fois l'ophtalmologue pour constater qu'un défaut des verres ne lui permet pas de les supporter. Mme A. C. adresse un courrier recommandé avec AR au directeur du magasin. Puis s'y déplace une nouvelle fois avec l'attestation écrite du médecin confirmant le défaut. Mais le responsable refuse de rectifier les verres, ni d'en rembourser le prix. La cliente vient prendre conseil auprès de l'UFC-Que Choisir de Nantes. Au premier appel téléphonique de l'association locale, le responsable du magasin répond en exigeant une « preuve irréfutable » du défaut des verres... Ce que la cliente lui a déjà fourni. Devant tant de mauvaise foi, l'UFC-Que Choisir de Nantes conseille à son adhérente de saisir le juge de proximité. Au tribunal, changement de ton, le responsable de l'Optical Center de l'allée des Tanneurs est accompagné de la directrice régionale de l'enseigne. Beaucoup plus compréhensive, cette dernière accepte d'emblée de rembourser le prix des deux paires de lunettes et d'offrir à la cliente 400 euros d'indemnités. Le juge de proximité n'avait plus alors qu'à formaliser la conciliation entre les deux parties.