Arnaud de Blauwe
L’envers du décorUn cake aux fruits, ça ?
Original et instructif, cet article consacré aux cakes aux fruits paru dans le dernier numéro de Consom’Oise, le bulletin trimestriel de l’UFC-Que Choisir de Senlis ! « Ça a été l’une des activités culinaires préférées des Français pendant le confinement : la fabrication des cakes, peut-on lire en introduction. Les chefs étoilés se sont fendus de leur tutoriel de réalisation personnelle, la vente de moules […] s’est envolée […]. Il faut dire que ledit gâteau n’est pas cher et facile à faire avec une recette de base qui tient en cinq ingrédients : œufs, farine, sucre, beurre et levure. » Cet appétit des consommateurs a aussi aiguisé celui du secteur agroalimentaire. Ainsi, Consom’Oise relève que ces derniers mois, « les usines ont tourné à plein régime » pour inonder les rayons des supermarchés. Le hic ? Les pâtisseries qui sortent des lignes de production ressemblent peu à de vrais cakes. D’abord, « les ingrédients incorporés et leur batterie de cuisine n’ont plus grand-chose à voir avec ceux de nos placards, souligne la publication. Les œufs, par exemple, arrivent en camion, les blancs d’un côté, les jaunes d’un autre ». Ensuite, une fois la pâte préparée, les industriels y ajoutent du sucre, du sel et du sirop, ainsi que d’autres correcteurs d’acidité ou colorants. Car, note l’association locale, pour confectionner leurs cakes « aux fruits confits », les fabricants n’intègrent pas d’écorces d’orange, des cerises ou des abricots confits. Non, ils utilisent, la plupart du temps, « de la pastèque, le fruit le moins cher à transformer, voire du navet, les deux étant colorisés et aromatisés ». Tout ça dans la plus parfaite légalité, les fruits confits n’étant pas considérés comme des ingrédients, mais comme des produits alimentaires intermédiaires (PAI). Peut être alors baptisé « “aux fruits confits” un cake qui contient en réalité des navets badigeonnés », conclut Consom’Oise. Bonne dégustation !